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jeudi 30 août 2012

Curiosité : Edward Mordake et son jumeau maléfique

Edward Mordake (ou Mordrake) était issu d'une famille noble est né au cours du 19ème siècle.
Il était considéré comme un jeune homme charmant et gracieux, aussi à l'aise dans ses études que dans les arts de la musique. Vu de face, il ressemblait à la personne idéale.

Mais Edward ne pouvait cacher sa malédiction ; à l'arrière de son charmant faciès, il possédait un second visage qui ne pouvait ni parler ni manger, difforme et d'apparence peu sympatique, il faisait figure de jumeau maléfique.

Certains observateurs affirmèrent que les yeux de ce jumeau maudit pouvaient bouger et suivre du regard les personnes présentes. Souvent, suivant les états d'humeur d'Edward, il pouvait rire ou pleurer.

Edward supplia les médecins de tout tenter afin de lui retirer le monstre du corps, celui-ci murmurait toute la nuit dans une langue satanique des propos maudits.

Devant le refus des médecins qui refusèrent de tenter une opération jugée trop dangereuse, il se résigna à détruire cette "créature" lui-même et à l'âge de 23 ans, Edward fut retrouvé mort à son domicile, avec à ses cotés une lettre indiquant qu'il voulait voir sa face de démon détruite avant son enterrement.

Vous pourrez retrouver son histoire dans le livre : "Anomalies and Curiosities of Medicine", pp 188-189 par George M. Gould, Walter L. Pyle.



Ci-dessous la chanson hommage de Tom Waits "Poor Edward"

samedi 25 août 2012

Curiosité : Histoire de dents

Extraction dentaire, Ambrotype, 1857

Je profite de ces quelques photos pour conseiller à ceux et  celles qui ne la connaisse pas, l"étrange nouvelle d'Edgard  Allan Poe  nommée "Berenice"

Un homme, nommé Egaeus, se prépare à se marier à Bérénice, sa cousine. Il a tendance à sombrer dans des intenses fixations du vide et dans de profondes réflexions qui le séparent du monde extérieur. La santé de Bérénice se met à se dégrader à cause d'une maladie dont on ne sait rien et la seule partie saine en elle sont ses dents, qui commencent à obséder Egaeus. Bérénice meurt et Egaeus continue de contempler ses dents. Alors qu'il était plongé dans ses pensées, un serviteur lui dit qu'il y a de l'agitation dans la tombe de Bérénice. Egaeus reprend ses esprits couvert de sang, à ses côtés se trouvent des outils de dentistes ainsi qu'une boite contenant 32 dents.

Cabinet dentaire - Le dentiste et la patiente - Daguerréotype, 1847

Extraction d'une dent - Daguerréotype, 1847.

Extraction dentaire, 1892

Trousse en tissu du 19ème sicle d'un chirurgien barbier, qui faisait aussi office de dentiste, contenant une clé dentaire et deux pinces. 


Joos van Craesbeck (1608- circa 1654/1662) nous décrit l’intérieur d’un barbier-chirurgien. Le praticien se tient derrière la patiente assise à même le sol. Il fait une extraction pendant qu’un aide tient la main de la patiente tout en fixant son regard sur la bouche de celle-ci.

Dr Herman R. Eavey. Prothèses artificielles faisaient partie d'un cabinet dentaire fin du 19ème siècle. 

L'arracheur de dent - Gravure sur cuivre de Lucas de Leyde (1489-1533)

Carte humoristique du 19ème siècle

Le caractère par les dents : Dents d'incendiaire (+ou -1900)

mardi 21 août 2012

Aubrey Beardsley le dandy et le grotesque.


Aubrey Vincent Beardsley, né le 21 août 1872 à Brighton et mort le 15 mars 1898 à Menton, est un illustrateur britannique, souvent associé au mouvement Art nouveau.


"I have one aim--the grotesque. If I am not grotesque I am nothing."
"Je n'ai qu'un but : le grotesque. Si je ne suis pas grotesque, je ne suis rien. ” (Aubrey Beardsley )


Dandy typique de l'aristocratie victorienne décadente, Aubrey Beardsley fut un illustrateur majeur de l'Art Nouveau anglais par son sens de l'arabesque précieuse et perverse, son graphisme stylisé illustre le plus souvent des thèmes fantastiques, morbides ou érotiques.


Son art, jugé grotesque et décadent par la bonne société de son époque, a plus tard été vu comme une critique de l'hypocrisie de la société victorienne.


Influencé par la ligne des Préraphaélites, notamment par la manière dont William Morris a su simplifier les lignes, Aubrey Beardsley eut une carrière aussi éphémère que brillante. En 1892, âgé de vingt ans seulement, il réalise 500 dessins à l’encre de Chine pour une publication bibliophilique de Le Morte d’Arthur de Thomas Malory, qui lui vaut un succès immédiat.


L'année suivante, Aubrey Beardsley est sollicité pour illustrer la première édition anglaise de Salomé d’Oscar Wilde, où il crée un archétype de la femme vénéneuse, caractéristique du symbolisme ambiant. Le succès fut à la hauteur du scandale.
Il illustre également The Rape of Lock d'Alexander Pope et Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier.

Directeur artistique éphémère de Yellow Book, organe de diffusion de l’Art Nouveau auquel il collabore régulièrement, Aubrey Beardsley réalise des illustrations pour des livres érotiques (notamment Lysistrate d’Aristophane, en 1896), sévèrement jugés par la morale britannique.


Son graphisme très subtil se caractérise par des jeux d’opposition de valeurs entre de larges aplats d’encre noire et des parties laissées en réserve blanche, et des éléments décoratifs sophistiqués, principalement influencés par l'art de la Renaissance et le japonisme.


Alors qu'il séjournait dans le sud de la France, à Menton, afin de soigner une tuberculose, Aubrey Beardsley meurt prématurément à l'âge de vingt-cinq ans.

Malheureusement sa vie fut brève, mais son style exerça une influence importante sur les développements de l'Art nouveau.




Francisco Goya et ses caprices.

"Le sommeil de la Raison engendre des Monstres" (Goya)


 C'est de 1792 à 1798 que Goya va trouver un exhutoire à sa maladie et à sa surdité, naîtra dès lors, de son imagination, la série des « Caprices » (Los Caprichos), un recueil de quatre vingt planches caricaturales.




La vision du monde qui s’exhale à travers les Caprices est très moralisatrice,
personne n’échappe aux récriminations de l’artiste, qui procède par oppositions claires : le bien et le mal, la beauté et la laideur, la candeur et le vice, le blanc et le noir. Critique juste envers les hommes profitant des femmes et vice-versa, envers les moines, les prostituées et les puissants, envers l'obscurantisme et la sorcellerie, il s'en prend également à la religion et à l’inquisition en peuplant son monde fantastique de démons.




Édités en 1799 « Les Caprices » sont immédiatement censurés et Goya offrira ses planches au roi d’Espagne pour ne plus être inquiété par l’inquisition.




jeudi 16 août 2012

Le Fantôme avec Louise Ackermann et les autres....

Ghost par Efrafa

Ghost par Elisandre

Le fantôme par Louise Ackermann - Contes et poésies (1863)

D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume.
Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé,
Et nous reconnaissons notre propre fantôme
Dans cette ombre qui sort des brumes du passé.
Nous le suivons de loin, entraînés par un charme
A travers les débris, à travers les détours,
Retrouvant un sourire et souvent une larme
Sur ce chemin semé de rêves et d’amours.
Par quels champs oubliés et déjà voilés d’ombre
Cette poursuite vaine un moment nous conduit
Vers plus d’un mont désert, dans plus d’un vallon sombre,
Le fantôme léger nous égare après lui.
Les souvenirs dormants de la jeunesse éteinte
S’éveillent sous ses pas d’un sommeil calme et doux ;
Ils murmurent ensemble ou leur chant ou leur plainte.
Dont les échos mourants arrivent jusqu’à nous.
Et ces accents connus nous émeuvent encore.
Mais à nos yeux bientôt la vision décroît ;
Comme l’ombre d’Hamlet qui fuit et s’évapore,
Le spectre disparaît en criant : Souviens-toi !


Claudia Marcu

Ghost par SPEC

Joe Roberts

Joe Roberts

mardi 14 août 2012

Rennes-le-Château - Le Puzzle Luciférien par Elisandre



Vient de paraître mon dernier livre traitant du mystère de Rennes-le-Château.
Disponible sur Lulu.com
Le lien pour commander le livre  : http://www.lulu.com/shop/search.ep?contributorId=1115562

lundi 13 août 2012

La Maison Hantée d'Odilon Redon et Sir Bulwer-Lytton

Le contour vaporeux d’une forme humaine 


C'est en 1896 que paraît l'album lithographique : "La Maison Hantée", d'après un texte de l'auteur prodigieux de "Zanoni" :  Sir Bulwer-Lytton.


Le texte de Sir Bulwer-Lytton fut traduit par René Philippon et illustré par 6 lithographies d'Odilon Redon. Il n'y eut qu'un tirage de 60 exemplaires.

Pour ceux et celles qui s'intéressent aux maisonx hantées, sachez que la demeure de style gothique dont parle Sir Bulwer-Lytton se trouve du côté nord d'Oxford Street, dans une avenue" morne mais respectable."



Des larves si hideuses

Je vis une lueur large et pâle 

Selon toute apparence, c'était une main de chair et de sang comme la mienne 

Il tenait ses yeux fixés sur moi avec une expression si étrange

La Largeur et l'aplatissement de l'os frontal


samedi 11 août 2012

La Légende de Jack Talons-à-Ressort (Spring-Heeled Jack)



L'époque victorienne est riche en personnages étranges, de Dracula à Frankenstein au loup-garou, Jack Talons-à-ressort est le plus énigmatique.

Comme je vous le signalais, Jack Talons-à-Ressort (Spring-Heeled Jack) est un personnage du folklore anglais datant de l'ère victorienne.

Les récits le décrivent comme un homme mystérieux à l'apparence diabolique qui aurait le pouvoir de faire des sauts extraordinaires : d'où son surnom.

On l'aurait d'abord aperçu en 1837. On l'aurait revu plus tard à travers toute l'Angleterre, de Londres jusqu'à Sheffield et Liverpool, mais il aurait sévi en particulier à Londres. Il aurait agressé des gens et se serait enfui en faisant des sauts de géant dans un éclat de rire sardonique.

Jack Talons-à-Ressort est décrit par ses prétendues victimes comme un homme grand et mince, aux traits diaboliques, avec des mains glacées et griffues, des yeux exorbités et étincelants, et une bouche crachant le feu. « Son visage était hideux, ses yeux comme des boules de feu, et il crachait des flammes bleues et blanches. Ses mains étaient comme des serres, mais froides comme la glace. Il portait comme un casque très serré sur la tête, et un costume blanc moulant sous sa cape noire. » Jane Aslop1.

Les avis sont partagés : pour les uns il s'agit d'un démon, pour les autres d'un extra-terrestre ou encore d'un farceur déguisé qui aurait fabriqué des chaussures spéciales lui permettant de rebondir.

Le personnage est devenu un élément de la culture populaire; il apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction où il joue le rôle d'un super-héros. Ainsi la scène de la capture du Dr Jekyll sautant de toit en toit à Paris par Allan Quatermain dans La Ligue des gentlemen extraordinaires est-elle fortement inspirée de cette histoire.

Cinquante ans plus tard, son personnage pourrait avoir inspiré celui de Jack l'éventreur.




Illustration romancée représentant Jack Talons-à-Ressort sautant un portail.