vendredi 29 novembre 2013

L'Univers hanté de Benje Burdine


Le fantôme par Louise Ackerman (1863)

D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume.
Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé,
Et nous reconnaissons notre propre fantôme
Dans cette ombre qui sort des brumes du passé.
Nous le suivons de loin, entraînés par un charme
A travers les débris, à travers les détours,
Retrouvant un sourire et souvent une larme
Sur ce chemin semé de rêves et d’amours.
Par quels champs oubliés et déjà voilés d’ombre
Cette poursuite vaine un moment nous conduit
Vers plus d’un mont désert, dans plus d’un vallon sombre,
Le fantôme léger nous égare après lui.
Les souvenirs dormants de la jeunesse éteinte
S’éveillent sous ses pas d’un sommeil calme et doux ;
Ils murmurent ensemble ou leur chant ou leur plainte.
Dont les échos mourants arrivent jusqu’à nous.
Et ces accents connus nous émeuvent encore.
Mais à nos yeux bientôt la vision décroît ;
Comme l’ombre d’Hamlet qui fuit et s’évapore,
Le spectre disparaît en criant : Souviens-toi !

Les illustrations sont de Benje Burdine qui nous vient des USA.
Sur base de photographies qui datent de l'époque victorienne, l'artiste nous projette dans un univers peuplé de revenants aux allures inquiétantes.
Les sites de l'artiste : Deviantart
Etsy












vendredi 22 novembre 2013

Portraits de cirque en 1931



Apparaissant dans le numéro d'octobre 1931 National Geographic, "The Land of Sawdust and Spangles—A World in Miniature" explore le monde fascinant du cirque, l'article fut rédigé par  
Francis Beverly Kelley qui écrit notamment "le cirque est un monde complet en miniature, présentant ses merveilles géographiques à l'intérieur des limites d'un terrain vague, se chargeant de sa propre caravane, de son chemin de fer et de la construction d'une nouvelle maison dans une nouvelle ville tous les jours."
Les photographies sont de Richard H. Stewart










lundi 18 novembre 2013

La tombe de Jefferson Bond l'inventeur de la planche Ouija


Le concept de la planche Ouija est simple, il suffit de poser des questions dans un endroit sensé être particulièrement hanté. Ce dispositif est utilisé de manière la plus fréquente au cours de séances de spiritisme, il est censé permettre à l'esprit contacté de se manifester de manière intelligible aux participants, en épelant les mots de son intervention.

On doit cette invention à l'américain Elijah Jefferson Bond né le 23 janvier 1847 à Bel Air dans le Maryland et décédé le 14 avril 1921. 
Avocat et inventeur, notamment  de la chaudière à vapeur, il est surtout connu pour avoir déposé le brevet de la planche Ouija le 28 mai 1890, brevet qui a été délivré le 10 Février 1891.


Ironie du sort, l'homme qui nous a aidé à combler le manque de communication avec l'au-delà fut enterré dans une tombe anonyme.

Ce n'est qu'en 2007 que l'historien Robert Murch passionné de paranormal et collectionneur de planches Ouija entreprit la recherche de la sépulture de Elijah Bond. Il lui fallut 15 ans de recherches pour enfin localiser la tombe dans le cimetière du Mont-Vert à Baltimore.
Avec l'aide de bénévoles et de quelques dons, il érigea le monument qui sortit Jefferson Bond de l'ombre.
Après des décennies de repos, la tombe d'Elijah Bond est maintenant devenue une destination prisée par les personnes intéressées par le surnaturel.

Arrière de la tombe



Patents & Trademarks


jeudi 14 novembre 2013

Démons et Monstres momifiés au Japon



Au Japon, dans certaines salles de temple boudhiste et dans certains musées on peut admirer de bien étranges momies de monstres : démons, kappa, tengu, sirènes, raiju sans oublier quelques insolites momies de moines.

Sous la surveillance d'un moine, le temple de Zengyoji dans la ville de Kanazawa, abrite la tête d'un démon tricéphale. La légende raconte qu'un prêtre a découvert la momie dans la chambre de stockage d'un temps au début du 18ème siècle. On ne sait d'où elle provient ni ce qu'elle faisait dans la chambre de stockage.
La tête momifiée a deux visages qui se chevauchent devant, tandis qu’un autre (ressemblant au visage d’un kappa) est derrière. Le temple expose la tête au public une fois par an vers le moment de l’équinoxe du printemps.



Une autre momie de démon se trouve dans le temple de Daijoin, dans la ville d’Usa (préfecture d’Oita).

On dit que la momie faisait partie du trésor de l’héritage d’une noble et ancienne famille. Mais après avoir subie une sorte de malheur, la famille fut forcée de s’en défaire.

La momie de démon a changé de propriétaires plusieurs fois avant de se retrouver dans les mains d’un paroissien du temple de Daijoin en 1925. Mais le paroissien est tombé gravement malade et l’on suspecta la momie d’être maudite.

Le paroissien s’est rapidement remis après que la momie fut placée sous la garde du temple. Elle y est restée depuis lors. Aujourd’hui, la momie de démon consacrée du temple Daijoin est révérée comme un objet sacré.


Une bien plus petite momie – qui serait un bébé démon – était autrefois en possession du temple Rakanji à Yabakei (préfecture d’Oita).
Malheureusement, la précieuse momie a été détruite dans un incendie en 1943.

Momie de Raiju

Avec une compréhension scientifique limitée du ciel, les gens de la période japonaise Edo regardaient le ciel avec beaucoup d’admiration et de mystère. On croyait que les créatures surnaturelles nommées raiju (??) – “bêtes du tonnerre” – vivaient dans les nuages de pluie et tombaient parfois sur terre avec la foudre.

Les premiers écrits connus de raiju datent de la fin du 18ème siècle, bien que la créature semble emprunter des traits au nue – une chimère vivant dans les nuages et semant la maladie, décrite pour la première fois dans le Dit des Heike, une épopée du 12ème siècle.

Cependant, la plupart des descriptions disent que le raiju a des doigts palmés, des griffes aiguisées, et de longs crocs qui, selon certains, peuvent lancer la foudre. La bête apparaît parfois avec six jambes et/ou trois queues, ce qui laisse penser qu’elle peut changer de forme.

Un document illustré nous raconte qu’un raiju est tombé du ciel au cours d’un violent orage de la nuit du 15 juin 1796 à Higo-kuni (aujourd’hui la préfecture de Kumamoto).

Dans un autre témoignage, le raiju a une allure plus ronde et ne possède pas de corne pointue.

Dans le Volume 2 de Kasshi Yawa (”Contes de la Nuit du Rat”), une série d’essais dépeignant la vie ordinaire à l’époque Edo, l’auteur Matsuura Seizan écrit qu’il n’est pas rare que des créatures aux allures de chat tombent du ciel durant les orages. Ce livre contient l’histoire d’une famille qui a fait bouillir et a mangé une telle créature qui était tombée sur leur toit.

Étant donné la fréquence des observations de raiju, il ne devrait pas être surprenant de retrouver quelques momies.



Dans les années 60, le temple de Yuzanji dans la préfecture d’Iwate a reçu une momie de raiju en cadeau d’un paroissien. L’origine de la momie, ainsi que la façon dont le paroissien l’a obtenue, reste un mystère.

Momie de Tengu

Le Tengu est une autre créature céleste surnaturelle légendaire, un dangereux démon souvent représenté dans l’art comme étant à moitié humain et à moitié oiseau. Le Musée d’Hachinohe (préfecture d’Aomori) au nord du Japon abrite une momie de tengu, dont on dit qu’elle appartenait autrefois à Nambu Nobuyori, un chef de clan Nambu qui a dirigé le domaine d’Hachinohe au milieu du 18ème siècle.
La momie, qui semble avoir une tête humanoïde et les plumes et pattes d’un oiseau, viendrait de la ville de Nobeoka (préfecture de Miyazaki) dans le sud du Japon. Les théories suggèrent que la momie de tengu est arrivée dans le nord après avoir passé de mains en mains entre membres des familles samouraï japonaises dirigeantes, car certaines d’entre elles étaient très intéressés par la collection et le commerce de ces curiosités.


Momie de Sirène

Dans le Japon de l’époque Edo – surtout au 18 et 19ème siècle – on voyait fréquemment des momies de sirènes lors des carnavals populaires d’attractions appelés misemono. Avec le temps, la pratique de la momification de sirènes est devenue une forme d’art, les pêcheurs perfectionnant leur technique d’assemblage de la partie supérieure d’un corps de singe au corps d’un poisson.

La momie représentée ci-dessus est un bel exemple d’une sirène de carnaval. Elle semble constituée d’un poisson et d’autres parties animales réunies avec de la ficelle et du papier.


Une autre vieille momie de sirène a été exposée dans un musée de Tokyo il y a plusieurs années et semble appartenir au fondateur du Musée d’Agriculture d’Harano.

L’origine de la momie est inconnue, mais le collectionneur dit qu’elle a été trouvée dans une caisse en bois qui contient des passages d’un sutra bouddhiste écrit en sanskrit. La boite contenait aussi une photographie de la sirène et une note mentionnait qu’elle appartenait à un homme de la préfecture de Wakayama.

 Momie de Sirène au Temple de Karukayado

Comme pour les momies de sirènes, on pense que les nombreuses momies de kappa ont été réalisées par des artistes de la période Edo qui utilisaient des parties d’animaux – singes, chouettes, et même raies pastenague.

Momie de Kappa au Musée National d’Ethnologie, à Leiden (Pays-Bas)


Ce kappa momifié, qui réside maintenant dans musée néerlandais, semble constitué de diverses parties d’animaux rassemblées en un tout homogène. On croit qu’il a été fabriqué dans le cadre d’un carnaval de la période Edo.

Un autre kappa momifié peut être vu à l’intérieur du temple Zuiryuji d’Osaka.

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Cet humanoïde de 70 centimètres de long pourrait dater de 1682.

On peut rencontrer une autre momie notable de kappa dans un endroit qui semble peu probable – une brasserie de saké dans la ville d’Imari (préfecture de Saga).


Selon la brochure de la compagnie, le kappa momifié a été découvert dans une boite en bois que les charpentiers ont trouvé cachée dans le grenier lorsqu’ils remplaçaient le toit il y a 50 ans.

Estimant que la créature était une vieille curiosité que les ancêtres s’étaient transmis depuis des générations, les propriétaires de la compagnie ont construit un petit autel et la consacrent comme un dieu de la rivière.

vendredi 8 novembre 2013

Les planches anatomiques de Léonard de Vinci


Dans les années 1490 à Milan, Léonard de Vinci a schématisé le cerveau, figurant trois ventricules où se logent les quatre fonctions de l’intellect : la sensation, la mise en images, le jugement, la mémoire. Une organisation parfaite, à l’instar d’un monde créé par Dieu. Sur le même tracé où figure cette fantaisie sacrifiant aux croyances de son temps, le dessinateur séparait avec davantage de pertinence l’enveloppe du cerveau jusqu’à la pie-mère, membrane pourtant difficile à discerner à l’œil nu.
D’un côté, la foi d’une époque, imbibée de mythologie religieuse, toujours imprégnée des textes savants de l’Antiquité et des manuels qui continuaient d’en faire l’exégèse, sources que l’artiste consultait dans les bibliothèques des hôpitaux. De l’autre, le scalpel de son observation clinique. Entre les deux s’insère le crayon d’un des plus brillants dessinateurs de tous les temps.


Léonard a beaucoup pratiqué la dissection d’animaux, mais aussi d’hommes, dont il voulait tirer un traité d’anatomie. Il n’était pas seulement le génie artistique dont la réputation a gagné l’Europe de son vivant. Grâce aux milliers de pages qu’il a griffonnées, nous avons également idée de ses dons d’architecte et d’ingénieur, imaginant, avec plus ou moins de bonheur, un pont sur le Bosphore, un sous-marin, un char d’assaut ou un hélicoptère. De ses talents de musicien, qui avaient aidé à son introduction à la cour de Milan, pratiquement rien ne nous est parvenu. Quant à cette confrontation avec la biologie, elle est restée méconnue.

 Léonard a approché l’anatomie pour mieux répondre à son art. Les élèves étaient incités à étudier le corps pour le reproduire.Ils se contentaient souvent d’examiner une chèvre ou un chien, dont la morphologie était considérée comme semblable à celle d’un homme, toutes proportions gardées. Les corps humains, souvent ceux des suppliciés, étaient plus difficiles à obtenir. Pollaiuolo et Donatello étaient réputés être les premiers à en avoir dépecé un, au XVe siècle, pour améliorer la maîtrise du nu. L’Eglise autorisait cette pratique, que le pape a légitimée par une bulle en 1482. L’amphithéâtre d’anatomie faisait la fierté de la faculté de Padoue. Raphaël et Michel-Ange y ont eu recours, ce dernier très longuement avec le projet de publier un traité à l’usage des artistes.

De vingt-cinq ans son aîné, Léonard avait pu voir ses premières dissections dans l’atelier de Verrocchio, où il avait réalisé son apprentissage. Il s’était fait la main sur des animaux, poussant la curiosité jusqu’à détailler une patte d’ours. Quand, devenu célèbre, il eut le loisir de passer au corps humain, il brillait par son ingéniosité. En 1489, il a sectionné un crâne, mettant ainsi au jour les sinus, alors inconnus. L’idée d’une telle coupe lui était venue des dessins d’architecture. Il a numéroté correctement les dents, un sujet alors soumis à contestation : certains refusaient d’admettre que les femmes puissent avoir la même dentition que les hommes ou le même nombre de côtes, car cela contredisait le récit biblique. Mais, selon les termes même de Vinci, la science était au poste de commandement et la pratique formait sa troupe. Donnant ainsi le primat à l’observation et à l’expérimentation sur tout présupposé - d’ordre religieux, idéologique ou magique -, il devançait la science moderne de plusieurs siècles.