Pages

samedi 27 février 2016

Terreur avec Guy de Maupassant et Oli Gern


Une série de photos par Oli Gern aka Baron-of-Darkness, un artiste suisse.

Terreur - Guy de Maupassant

Ce soir-là j'avais lu fort longtemps quelque auteur.
Il était bien minuit, et tout à coup j'eus peur.
Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
Je compris, haletant et frissonnant d'effroi,
Qu'il allait se passer une chose terrible...
Alors il me sembla sentir derrière moi
Quelqu'un qui se tenait debout, dont la figure
Riait d'un rire atroce, immobile et nerveux :
Et je n'entendais rien, cependant. O torture !
Sentir qu'il se baissait à toucher mes cheveux,
Et qu'il allait poser sa main sur mon épaule,
Et que j'allais mourir au bruit de sa parole !...
Il se penchait toujours vers moi, toujours plus près ;
Et moi, pour mon salut éternel, je n'aurais
Ni fait un mouvement ni détourné la tête...
Ainsi que des oiseaux battus par la tempête,
Mes pensers tournoyaient comme affolés d'horreur.
Une sueur de mort me glaçait chaque membre,
Et je n'entendais pas d'autre bruit dans ma chambre
Que celui de mes dents qui claquaient de terreur.

Un craquement se fit soudain ; fou d'épouvante,
Ayant poussé le plus terrible hurlement
Qui soit jamais sorti de poitrine vivante,
Je tombai sur le dos, roide et sans mouvement.

Terreur a paru dans la République des lettres du 20 juin 1876 sous la signature de Guy de Valmont.










vendredi 26 février 2016

Instinct de conservation par Jane Long


Voici une série de portraits sur l'auto-conservation réalisée par Jane Long. Celle-ci examine la relation entre les tentatives de préservation et le changement inévitable.
Le site de l'artiste : http://janelong.photomerchant.net/








mercredi 24 février 2016

Les Momies de Kabayan



Proche de la ville de Kabayan aux Philippines connue pour ses sites d'ensevelissement qui parsèment les collines avoisinantes,  plus précisément dans les grottes Timbak, dorment des momies datant du XIIème au XVème siècle. Certaines ont le corps entier couvert de superbes tatouages. Il s'agit principalement de chefs de tribus Ibaloi.

Il a été ainsi creusé un véritable réseau de caves souterraines dans lesquelles se trouvent des milliers de corps momifiés.

Le peuple Ibaloi enterrait les morts dans la position du fœtus, les genoux pliés contre la poitrine. La méthode de momification Ibaloi est tout à fait unique - alors qu'une personne était encore en vie, tout en sachant que sa mort était proche, il se devait d'observer un certain régime pour nettoyer son corps. Avant son dernier souffle, il recevait à boire une solution saline très forte. Dès que la personne décédait, on le mettait dans la position de fœtus sur une chaise près d'un feu afin d'évacuer les fluides et de provoquer son dessèchement.
Pour sécher l'intérieur du corps, on insufflait de la fumée de tabac dans la bouche.

Tous les fluides étaient recueillis dans des récipients spéciaux, car ils étaient considérés comme sacrés.

Ensuite on frottait des herbes sur tout le corps jusqu'à ôter la couche supérieure de la peau. Il ne suffisait plus que de sortir la dépouille à l'extérieur et de la laisser sécher au soleil.

L'ensemble du processus prenait de 6 mois à 2 ans. Quand le corps était momifié il était placé dans des petits cercueils de bois de pin de forme typique et posé dans une des grottes destinées à recueillir les momies. Celle-ci sont considérées comme les mieux conservées au monde.












dimanche 21 février 2016

Maximilian Pirner

Konec všech věcí (ou Finis - La fin de tout)

Maxmilián Pirner (dit parfois Max Pirner), né le 13 février 1854 à Sušice (Royaume de Bohême) et décédé le 2 avril 1924 à Prague (Tchécoslovaquie) est un artiste peintre et un enseignant tchèque qui fut professeur à l'Académie des beaux-arts de Prague et une importante figure du Jugendstil.

Peintre et professeur réputé de son vivant puis tombé dans l'oubli, son art a été redécouvert à partir de la fin des années 1980 comme précurseur de l'esthétique fin de siècle.

Medusa

Hecate


Empedokles

Funérailles de Fées




Dans son atelier en 1886

mercredi 3 février 2016

Le Colosse de l'Appennin par Giambologna


Le Colosse de l'Apennin (en italien : Il Colosso dell' Appennino) est une sculpture monumentale construite de 1579 à 1583 par le sculpteur d'origine flamande Giambologna (1529-1608).
Ce géant moitié homme, moitié montage est situé dans le Parco Pratolino di Mediceo, espace vert dans la commune de Vaglia, à 12 km au nord de Florence, en Toscane (Italie).

Taillé dans la roche, le Colosse de l'Apennin, haut de 14 mètres, représente selon certaines sources le dieu romain Jupiter, et selon d'autres, le dieu des montagnes - les Apennins étant toutes proches - dont il symboliserait la rudesse (voir les stalactites dans la barbe et les cheveux).

Un réseau hydraulique complexe et ingénieux créé par l'ingénieur Bernardo Buontalenti prend naissance dans les entrailles du géant et distribue l'eau dans tout le parc via des canalisations cachées qui alimentant fontaines, grottes artificielles et bassins du domaine.

La tête du colosse communiquait ainsi avec les diverses sources d'eau contenues dans le corps, assurant le fonctionnement des fontaines et des jeux d'eau sonores qui se trouvaient à l'intérieur du colosse.

L'intérieur de la sculpture est en effet creusé de plusieurs petites chambres communicantes sur trois niveaux : à la base, vers le ventre et dans la tête. Elles sont éclairées par la lumière du jour qui filtre à travers les fentes des yeux et des oreilles. Deux pièces au second étage : la grotte de Thétis qui communiquait avec une pièce plus petite décorée de fresques sur le thème de l'extraction des minerais.

Elles ont l'aspect de grottes (à la mode pendant la Renaissance), effet voulu, obtenu par des enduits sur les murs. À l'origine, ces chambres/grottes étaient décorées du thème du monde souterrain. Dans une des pièces, les murs étaient incrustés de coquillages, de coraux, de perles et de cristaux (certains sont encore visibles aujourd'hui). Des fresques murales représentaient des mineurs musclés extrayant des minerais précieux ; dans une autre grotte, c’était des animaux et des bergers ; dans une autre encore, des poissons.

Dans la grotte de Thétis, la plus grande des chambres du deuxième niveau, une fontaine imposante occupait quasiment tout l'espace : la vasque s'élevait depuis une bassin octogonal avec des coquillages et des nacres, et lançait des jets d'eau vers le haut. Une statue de la nymphe marine Thétis, faite entièrement de divers coquillages, était assise à son sommet ; l'eau jaillissait tout autour d'elle. Des niches étaient creusées dans le mur tout autour de la chambre et contenaient des statues de personnages allégoriques représentant Livourne (ville), l'Île d'Elbe (le fleuve), des sirènes et autres. De cette pièce, un escalier conduisait à la deuxième chambre, qui, elle, contenait une autre fontaine de coquillages avec une vasque de jaspe ornée de corail.

Au-dessus de la grotte de Thétis, une salle dont la fontaine centrale était ornée d’une (vraie) grande branche de corail, communiquait par un couloir et quelques marches à la petite chambre située dans la tête du géant.

Dans ces chambres/grottes, il y avait également des jeux d'eau dits "de plaisanterie"(scherzi d’acqua) : lorsque les visiteurs entraient dans une chambre, des fontainiers activaient des robinets secrets à l’extérieur de la statue, ce qui avait pour effet de produire une pluie qui se mettait à tomber de la voûte et mouillait les visiteurs, qui partaient en courant. Dans la grotte de Thétis, des jets d’eau étaient projetés au visage dès qu'un visiteur posait le pied sur telle dalle ou marche d'escalier piégée, activée par des "capteurs" de poids. Quand ce n'étaient pas les dalles et les marches, c'étaient les statues qui projetaient elles aussi des jets d'eau sur le visiteur grâce au système de capteurs. Le parc était truffé de ces scherzi d’acqua.

Il y avait également des automates (objet de luxe alors très en vogue auprès de la noblesse occidentale) mus par des mécanismes hydrauliques : statues de bergers et de bergères jouant d'instruments de musique (qui émettaient de vraies notes), et fontaines avec des automates. Rien de tout cela ne subsiste aujourd’hui.

Il paraît que la chambre qui se trouve dans la tête était utilisée par François de Médicis qui s’en servait pour pêcher… sa ligne sortait tout simplement de l’oeil.


Le Colosse en 1911


Une maquette représentant l'intérieur du colosse

Salles intérieures



mardi 2 février 2016

De monstrorum caussis, natura et differentiis libri duo par Liceti Fortunio


Fortunio Liceti (en latin Fortunius Licetus) est né le 3 octobre 1577 à Rapallo,  République de Gênes. Il est mort le 16 juin 1657 à Padoue.
Philosophe, médecin, universitaire et savant italien, il fut un écrivain prolifique célèbre pour son érudition mais également pour sa crédulité aveugle. Il était en correspondance avec un grand nombre des plus éminents spécialistes et scientifiques du moment, y compris Galilée avec qui il eut une longue controverse.
Le cratère Licetus sur la Lune porte son nom. Il écrivit "De Lunae Subobscura Luce prope coniunctiones" en 1641.

Voici une série de gravures illustrant son ouvrage : "De monstrorum caussis, natura et differentiis libri duo", Padoue, chez P. Frambotti, 1634. Il est à noté également que l'édition originale de cet ouvrage publiée en 1616 ne comporte pas de gravure.