Pages

mercredi 27 octobre 2010

Hans Baldung Grien, la Mort, la Femme et les Sorcières


Hans Baldung Grien, est un peintre, dessinateur et graveur allemand de la Renaissance, né en 1484 ou 1485 et mort en 1545.

Il effectua son apprentissage de peintre à Strasbourg avant d'entrer, en 1503, dans l'atelier de Dürer, à Nuremberg. On peut dès lors appercevoir dans ses oeuvres une prédilection pour la couleur verte, ce qui lui vaudra le surnom de grien (couleur verte en allemand), il signe ses tableaux d'une feuille de vigne, bientôt remplacée par les trois lettres H.B.G. ( Hans Baldung-Grien )

Ses thèmes sont puissants souvent étranges tels : la Femme et la Mort, les sorcières, les âges de la Femme, le Péché originel.

Précurseur du fantastique, il est sans doute, pour l'époque, l'artiste le plus sensible aux forces mystérieuses de l'inconscient, de l'instinct sexuel, de la nature, qui effleurent chez lui à travers une forme très maîtrisée, aux couleurs froides, peu attirantes à première vue, et auxquels il accorde un regard détaché, ironique, rarement tendre et plus souvent cynique.

Tributaire à ses débuts de son maître Dürer et de Grünewald dans les années 1512-1516, quand il travaille au maître-autel de la cathédrale de Fribourg en Brisgau, Baldung a pourtant un style très personnel, qui prend peu à peu une allure maniériste. "Les Trois Ages de la Femme et la Mort" (vers 1510) est un bon exemple de son art. C'est un hymne à la Vie, à la beauté féminine, où apparaît un sentiment païen, où interviennent les puissances menaçantes de l'ombre, la Mort inéluctable, reconnue par la vieille femme, mais ignorée par la jeune femme et l'enfant.

En 1517, l'artiste s'établit définitivement à Strasbourg, en étroite relation avec les milieux intellectuels de la ville, partisans de la réforme de Luther. Les œuvres à caractère religieux deviennent plus rares et de plus petites dimensions. En revanche les nus sont peints grandeur nature, isolés ou intégrés dans des compositions allégoriques (La Musique, La Prudence), vers la fin de sa carrière, à côté de quelques portraits et d'illustrations de textes comme les "Annotations" de Brunfels et "l'Anatomie" de Ryff, les gravures représentant des sujets profanes et des images inquiétantes et démoniaques ("Le Palefrenier ensorcelé"), 1544, occupent une large place.


Ci-dessous, Aristote chevauché par la courtisane Phyllis.
Le thème d'Aristote et Phyllis illustre le pouvoir de la femme sur l'homme. C'est la Sensualité qui soumet la Sagesse, sujet très apprécié des artistes à la fin du Moyen Âge.