Pages

jeudi 13 décembre 2012

Entre vampires, chaise électrique et trous dans la tête avec Guy Maddin


Tales from the Gimli Hospital est construit sur une base constituée de symboles fragmentés qu'il est difficile de déchiffrer. La dimension religieuse du film est cependant évidente. Le film mélange rites chrétiens, païens et indiens au centre desquels on trouve la notion de péché.




Cinéaste-artisan, génial bricoleur d'images, Guy Maddin doit surtout être considéré comme un artiste complet à l'insatiable curiosité qui, depuis plus de vingt ans, réinvente l'histoire du cinéma pour écrire la sienne, hors du temps et des modes. Son œuvre, éclairée par les mouvements expressionnistes, formée à l'art de la danse, rythmée par celui du collage, colorée d'un kitsch chatoyant, déploie ses influences à foison.


Sans budget important, Guy Maddin réussit à imposer une œuvre poétique, lyrique, surréaliste et personnelle, mêlant une imagination débordante aux plus profonds désirs non-refoulés. Pour son cas, voir Et les lâches s'agenouillent..., son autobiographie fantasmée . En 1995 au Telluride Film Festival, Guy Maddin reçoit, pour l'ensemble de son œuvre, la très convoitée Telluride Medal, que reçurent avant lui des cinéastes tels que Abel Gance, Francis Ford Coppola, Andrei Tarkovsky ou Clint Eastwood.


"Dracula, pages tirées du Journal d'une Vierge" (Dracula, pages from a Virgin's Diary) 


"Ce Dracula redonne vie à la créature de Bram Stoker tout en incarnant l'obsession continuelle de Guy Maddin, cette ambiguïté mélancolique et déraisonnable : l'androgynie.


Le prince Dracula, en toute flamboyance, se transforme ici en l'homme que désire être chaque femme, la femme que voudrait devenir tout homme, le mal et le bien, le noir, le blanc et la couleur, le muet et le sonore. Tour de force : ce film funambule réussit à tenir sur ce fil, de bout en bout." (Antoine de Baecque)



SEND ME TO THE 'LECTRIC CHAIR, de Guy Maddin est un film inédit
avec Isabella Rossellini d'une durée de 7 minutes.


La valse de vie des derniers moments d'une femme, condamnée à la chaise électrique.
"Je voulais que le décor ressemble à un salon. Une chaise électrique dans un salon. Comme si Thomas Edison avait convaincu l'Amérique que tout le monde devrait avoir une chaise électrique, peut-être pour juger des membres de la famille qui auraient commis des crimes domestiques." (Guy Maddin)


« Étrangement touchants, drôles et tout simplement fabuleux ! Si vous avez vraiment l'intention d'entreprendre un grand voyage dans le continuum temporel de l'espace cinématographique, sautez à bord de l'un des vaisseaux spatiaux de Maddin ». (David Cronenberg)


"Dans "Brain upon the brain", la mère vampirise ses enfants. Plus loin, elle est associée à Nosferatu dans les plans où son mari la rejoint le soir, que l’on voit l’ombre de ses mains sur le pâle visage de sa femme, alanguie sur le lit conjugal. 


La mère qui se nourrit du nectar de jeunes enfants est comme Dracula avec le sang des vierges, et l’empreinte de la chevalière, objet servant au délit, est aussi bien la métaphore des morsures du vampire dans le cou des victimes que la marque ténue de l’héritage familial. L’héritage familial, qu’on a beau combattre mais qui reste un poids, est-ce de cela que parle Guy Maddin, lorsqu’il montre Sis reprendre le rôle de la mère castratrice sur le trône, et Chance le rôle du père laborieux ? Aucun pessimisme ici, les deux enfants en font un jeu, une danse, un moment de délire ludique." TRANSE HYPNOTIQUE



                                                        "Des trous dans la tête!"

"Des trous dans la tête!", (Brand upon the Brain!) , de Guy Maddin