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lundi 7 mars 2011

Travestissement, jambes et fétichisme avec Pierre Molinier

                                                                    Self-portrait
"Je soussigné et déclare me donner volontairement la mort, et j’emmerde tous les connards qui m’ont fait chier dans toute ma putain de vie. En foi de quoi je signe. P. Molinier" (Lettre trouvée dans son appartement après son suicide)


"Mes passions: être homme et femme à la fois… aimer les jambes… jouir" (Pierre Molinier)
                                                                   Self-portrait
Pierre Molinier est un photographe, un peintre et un poète français né le 13 avril 1900 à Agen et décédé par suicide le 3 mars 1976 à Bordeaux.


Il est surtout connu pour ses tableaux érotiques et pour ses photomontages, sa haine du conformisme et de la morale puritaine, les mises en scène de son propre corps et autoportraits travestis, où s'expriment son culte de l'androgynie, son fétichisme des jambes, mais aussi un érotisme fétichiste avec sa poupée en plâtre."

Son œuvre singulière et énigmatique a influencé, au début des années 1970, les artistes européens et nord-américains du Body Art et continuent de retenir l'attention des artistes, des critiques et des collectionneurs d'aujourd'hui.

De 1951 à 1966, Molinier se prend en photo, travesti dans des poses lascives, les jambes gainées de bas-couture, le visage masqué d’une voilette.

Il se photographie même en compagnie d’un mannequin de vitrine –son épouse imaginaire– pour troubler les frontières de sa chair… «Pierre Molinier possédait, dit-on, plusieurs poupées de type mannequin de vitrine, avec qui il entretenait des rapports sinon scandaleux du moins amoureux.

A priori, il ne fabriquait pas ces poupées mais il les préparait en vue de leur faire jouer un rôle dans le théâtre de ses fantasmes. A vrai dire, il serait plus juste de dire qu’il avait amassé divers morceaux de poupées, têtes, bustes, jambes, mains qu’il combinait à volonté au gré de ses humeurs et de ses occupations qui n’étaient pas strictement artistiques» (Gilles Berquet)