Pages

lundi 30 mai 2011

The Butcher Boys et l'univers hybride de Jane Alexander

                                                          The Butcher Boys
Née en 1953 à Johannesbourg (Afrique du Sud), Jane Alexander vit et travaille au Cap.
L'univers plastique de Jane Alexander est mélancolique, désabusé. La figure pleinement humaine y est quasiment absente, laissant place à des créatures bestiales. Des monstres créés et façonnés par l'homme.

Enfermé chacun dans une perspective de plus en plus égocentrique, notre isolement fait ressortir le pire. Obnubilés par nos besoins irrationnels de protection et de sécurité face à l'Autre, nous avons développé des stratégies de remparts de plus en plus honteuses, sans jamais avoir appris la leçon de l'Histoire.

Dans ses premières oeuvres, elle crée des sculptures hybrides visant à utiliser la violence avec des formes inertes. « Bucher Boys » (1985-1986), qu’elle réalise alors qu’elle est encore étudiante, relève de cette démarche.

Ses personnages moulés dans le plâtre, sont ensuite peints à l'huile. La palette de couleurs sélectionnées par l'artiste est restreinte, pâle et organique. La précision anatomique et les détails physiques l'amènent à des réalisations hyperréalistes.

Elle revêt les corps de plâtre, de vêtements, accessoires et autres éléments trouvés comme des os ou des cornes animales. Les corps hybrides qui peuplent son univers protéiforme installent immédiatement un malaise avec le spectateur.

Difficilement identifiables, ils inspirent la crainte et font surgir toutes sortes de peur. Une fois l'étape du malaise dépassée, une forme de dialogue s'installe avec ses corps à la fois étrangers et familiers.

Selon les termes de l'artiste, ils sont "une distillation et une interprétation imaginaire de la recherche, de l'observation, de l'expérience et du ouï-dire des différents aspects des systèmes sociaux qui influencent le contrôle et la régulation des groupes et des individus, qu'il s'agisse d'humains ou d'autres animaux.". Les créatures hybrides sont des "humanimaux", une fusion égale entre le genre humain et le monde animal.

Mais sa sculpture ne se réduit pas à une seule lecture. Les photomontages qui accompagnent ses créations sont autant d’interprétations possibles.