Dans la Vision de l'Enfer (Le Jardin des Délices), par Jérôme Bosch (ci-dessus), le peintre décrit la punition des péchés de chair et autres manquements. Satan, monstre à tête d'oiseau, assis sur un trône, les pieds dans des cruches, engloutit les damnés et les expulse, réduits à l'état d'excréments, dans une boule de verre. Autour de lui se multiplient les allégories : la main qui bénit, percée d'un couteau, exprime la charité du Seigneur anéantie par les pécheurs ; l'envie est dépeinte par un homme attaqué par des chiens ; à droite, un sorcier à tête de porc force un damné à signer un pacte avec le Diable. Dans la partie supérieure, les oreilles gigantesques, percées d'une flèche, symbolisent le malheur ou la surdité à la parole divine. À côté de la lanterne serait représentée l'avidité.
Jérome Bosch évolue dans une société ou se côtoient laïcs et cléricaux, paysans et marchands, pauvres et fortunés, petites gens et grands dignitaires. Durant la seconde moitié du XVème siècle, les pays du nord connaissent une véritable frénésie religieuse, la fin des temps étant notamment annoncée par les écritures. Mais c’est surtout la période de l’inquisition qui s’attache aux sorcières et aux alchimistes. Les premières tensions naissent également envers le catholicisme romain.
Jérome Bosch est un croyant mais il rejette aussi bien le peuple que les membres du clergé. Pour lui, l’homme est mauvais, vit dans le vice et le plaisir facile, qu’il soit prêtre ou paysan.
La psychanalyse a été abondamment sollicitée pour identifier les perversions et les fantasmes les plus divers mais il serait absurde d'oublier que l'artiste est d'abord un homme de son époque, qui a peint l'Enfer et les tourments des damnés mais aussi les félicités du Paradis, pour rendre compte d'un monde où s'affrontent le Bien et le Mal.
Son style est caractérisé par des personnages caricaturaux issus des bestiaires du Moyen Âge, mis en scène dans des diableries. Jérôme Bosch est l'inventeur d'un style repris ensuite par plusieurs artistes, dont Bruegel l'Ancien. Il est reconnu par les surréalistes du xxe siècle comme le "maître" de leur art pendant très longtemps.
Le Jugement Dernier
Deux détails du "Jugement Dernier"
La Tentation de Saint Antoine
Ci-dessus, le détail de la "Tentation de Saint-Antoine", peuplés de monstres aériens.
Détail de la "Tentation de Saint-Antoine", à droite, le personnage célèbre : "le messager du diable".
Autre détail : "Les Hérétiques".
Le Jardin des Délices.
Le volet de gauche montre le paradis terrestre avant la faute, il grouille sournoisement de malice. Le panneau central porte, sur le plan spirituel la représentation du péché originel, ce que l’œuvre Le charriot de foin faisait sur le plan moral. L’enfer, volet de droite, renversement de ces délices, révèle la mort enclose dans ses fruits.
Détails de la peinture où l'on peut remarquer la vision surréaliste qu'il en émane.
L'extraction de la Pierre de folie
Allégorie de la débauche et du plaisir
La Nef des Fous
Les sept péchés capitaux et les quatre dernières étapes humaines
La Mort de l'Avare
La Mort de l'Avare
Ce tableau de Hieronymus Bosch date de 1490. On y voit d'abord un homme sur son lit de mort. L'ange à sa droite tente d'attirer son attention vers le crucifix, situé en travers de la fenêtre, illuminé d'une lumière divine. Mais l'homme est plus attiré par une bourse que lui tend un démon. Même à quelques instants de son trépas, il persiste à rester attaché à ses possessions matérielles... La Mort a déjà pénétré dans la pièce mais le mourant ne réalise pas encore qu'il en va de sa rédemtion ou de sa damnation. D'autres créatures, venues des Enfers pour tenter l'avare, se tiennent dans son coffre, entourent ses vêtements et ses armes, le conjurant de ne pas quitter ses possessions terrestres; car une âme qui est prête à les sacrifier est une âme sauvée. La Mort est représentée de façon traditionnelle et porte une flèche à la main, ce qui montre qu'elle s'apprête à prendre une vie. Le vieil homme au pied du lit est un double du mourant, qui continue de remplir son coffre de biens précieux. Ce tableau est inspiré d'un livre de prière du 15e siècle intitulé: Ars Moriendi (L'art de mourir).