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mardi 8 novembre 2011

Les Damnés avec Dariusz Zawadzki et Sebastien-Charles Leconte



Dariusz Zawadzki est un peintre polonais dont l'inspiration est basée sur des émotions extrêmes. Avec un penchant pour le surréalisme, les personnages nous emmènent dans un monde sombre et lugubre baigné de couleurs exquises mises en valeur par un jeux d'ombre et de lumière.


"I appreciate and value the art, which can tell a story (possibly of multiple threads) and transmit the emotional content on several layers. When this comes with a complementary technique and attention to details - this is what makes a truly valued art piece to me. My inspirations often come from observing the world, the people and their often extreme emotions. Another source of subjects are my dreams and personal feelings. I express all those in paintings, drawings and modern sculpture. Even if drawing is a kind of basis of my art, I very much like and successfully experiment with non-conventional use of traditional artistic media."

Le site de l'artiste : http://yogoroartworks.com/main/welcome



Les Damnés par Sebastien-Charles Leconte.

Des lampes de la crypte aux torchères du faîte,
Cette ruée étrange aux spectres anxieux,
Sous un ciel désormais sans ténèbre et sans yeux,
Monte, s’enfle, et dévale, et sombre, et c’est la fête
De l’Homme épouvanté de survivre à ses Dieux ;

La profonde marée au flux inépuisable
Des générations destructrices d’autels,
Qui voient avec terreur, sous leurs talons cruels,
Tomber et se résoudre aux poussières du sable
Tout ce que l’Ephémère a créé d’Immortels,

Et qui, ne sachant pas, devant l’Œuvre accomplie,
Se taire et se croiser les bras sur leur caveau,
Cherchent, en déblayant le funèbre niveau
Des cendres où leur foi s’endort ensevelie,
La formule promise à leur destin nouveau.

Là, d’austères fervents d’un sanctuaire impie,
Où la Vertu, dans sa pompe vaine, apparaît,
Adorent, au profond de leur temple secret,
La détresse voulue et la douleur subie,
Martyrs sans espérance et damnés sans regret ;

Et, derniers sectateurs de la dernière idole,
Dont l’âme, résignée à ne plus rien savoir,
Garde au culte hautain du stoïque devoir,
Pour symbole dernier et dernière parole,
De leur stérile orgueil l’infécond désespoir,

Leur démence a peuplé des ombres de sa haine,
Par delà la splendeur de leur soir sans remord,
Au seuil toujours béant des portes de la Mort,
L’Enfer intérieur du cœur, seule géhenne
Que l’Esprit délivré n’ait pas éteinte encor :

Le Cœur, seule cité dolente, seul abîme
Qui fume, inextinguible, et s’ouvre, illimité,
Où, comme un Dieu captif de son rêve irrité,
Brûle l'âme des temps, éternelle victime
Qui souffrira toujours, de par sa volonté.