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lundi 25 mars 2013
Suicide Club et autres curiosités par Francis Thievicz
Lecteurs curieux, morbides et immoraux, fêtez le printemps avec les Editions Heresie.com et Francis Thievicz au Suicide Club....
"Brièvement un individu hideux, auquel je conseille de porter un masque de cire plutôt que présenter son abject visage au monde, m’expliqua qu’il préparait un recueil de récits étranges et grotesques. Il avait besoin d’une préface et m’avait tiré de mon ultime sommeil pour que je l’écrive. Je refusai bien entendu mais il me menaça de maints tourments que je n’ose coucher sur le papier."
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Le blog de l'écrivain : http://www.heresie.fr/thievicz/
vendredi 22 mars 2013
Fritz Haarmann le boucher de Hanovre
C'est au cours du curage de la Leine, une rivière qui passe à Hanovre, que de nombreux ossements humains sciés sont retrouvés. L'enquête mènera tout droit à l'arrestation du boucher de Hanovre.
Fripier, indicateur de police, escroc et boucher à l'occasion, Friedrich Heinrich Karl Haarmann (25 octobre 1879 – 15 avril 1925), dit Fritz Haarmann, aussi connu comme « le Boucher de Hanovre » et « le Vampire de Hanovre » était un tueur en série allemand considéré comme l'auteur des meurtres de 27 garçons et jeunes hommes entre 1918 et 1924. Il fut déclaré coupable de 24 meurtres et exécuté.
Les crimes ont pour contexte une période de disette dans l'Allemagne d'entre deux-guerres. Même les chiens et les chats se raréfient...mais un homme, Fritz Haarmann a toujours de la viande à vendre.
Haarmann aurait découpé les corps en morceaux et les aurait jetés dans la rivière, plus de 500 morceaux furent découverts dans le limon. Il est aussi possible qu'ils aient été transformés en saucisses ou autre morceaux de choix.
L'affaire suscita de nombreux débats autour de la peine de mort, de l'approche correcte à l'égard des délinquants malades mentaux, des méthodes d'enquête de la police, et de l'homosexualité.
Après son exécution, la tête d'Haarmann fut préservée dans un bocal par des scientifiques pour examiner la structure de son cerveau. La tête d'Haarmann est maintenant conservée à l'école médicale de Göttingen tandis que quatre morceaux de son cerveau se trouvent à Munich.
Bien avant cette expérience, Haarmann était considéré par les psychiatres comme un homme à l'intelligence très limitée, à la limite de l'idiot congénital, il avait par ailleurs effectié quelques séjours dans des hôpitaux psychiatriques.
Fritz Haarmann (au centre) avec des inspecteur de police en Novembre 1924
Le film classique M le maudit, qui met en vedette Peter Lorre, sorti en 1931 et dirigé par Fritz Lang est inspiré par les crimes de Fritz Haarmann, tout autant que ceux de deux autres tueurs en série allemands du début du vingtième siècle : Peter Kürten, le tueur d'enfants de Düsseldorf, et Karl Grossman.
dimanche 17 mars 2013
Clovis Trouille, érotisme macabre, anticlérical et antimilitariste
« J'ai toujours été contre l'imposture des religions. Est-ce en peignant la cathédrale d'Amiens que j'ai pris conscience de tout ce music-hall ? »
Stigma Diaboli : Le Grand Inquisiteur (Qui a les traits d'André Breton) cherche "Le signe du diable" sur les fesses d'une belle prisonnière...
En 1905 il entre à l'école des beaux-arts d'Amiens.
Après sept ans sous les drapeaux, dont quatre ans de guerre, dont il sortira traumatisé, il travaille pendant trente-cinq ans comme maquilleur-retoucheur chez un fabricant de mannequins. Il peint pendant ses loisirs des toiles où les thèmes de l'anticléricalisme, de l'humour macabre et de l'antimilitarisme reviennent fréquemment.
Découvert en 1930 par Dali et Aragon au Salon des peintres et écrivains révolutionnaires,il fut également très apprécié par André Breton qui voit en lui « le grand maître du tout est permis », celui-ci lui proposera de faire une exposition de ses œuvres dans sa galerie. Clovis Trouille refusera, par crainte d’être irrémédiablement classé sous une étiquette et ce n’est qu’en 1962 qu’il fera sa première exposition personnelle.
Clovis Trouille ne recherchait pas la gloire, vendre ses toiles lui déplaisait, lorsqu'il consentait à s'en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d'y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté.
Il se dégage de Clovis Trouille un esprit libertin jusqu'aux noms de ces toiles qui sont assaisonnées de jeux de mots croustillants: "L’immenculée conception", "Adoration du bouc" ou "O ! Calcutta ! Calcutta !" (prononcez “quel cul t’as, quel cul t’as”)
Le Confessional
Dolmancé et ses fantômes de luxure
La Voyeuse
La Religieuse Italienne
de la chrétienté en joyeux pervers, nous pouvons également admirer les évêques en porte-jarretelle.
Rêve claustral
Dialogue au Carmel
Les funérailles de Clovis Trouille
Le Tombeau de Clovis Trouille
La grasse matinée ou la momie somnanbule
Le rêve Vampire
« Il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me paraît le plus intéressant »
La grasse matinée
L'Immenculée conception
jeudi 14 mars 2013
Entre macabre et fantastique avec Christian Rex van Minnen
Christian Rex van Minnen est un artiste américain, né en 1980 à Providence, Rhode Island, ville de naissance de H.P. Lovecraft.
Il nous plonge dans un monde fantastique peuplé de personnages formés de tumeurs et de viscères apparents, ainsi que de natures mortes où des tripes bulbeuses et des membres découpés s'étalent parmi les feuilles mortes.
On peut découvrir dans ses oeuvres l'influence de la peinture maniériste et plus principalement d'Arcimboldo.
"Dans mon travail la pierre,l'huile, le métal et le bois, le carton, le papier mâché, l' alchimie et l'automatisme sont reliés entre eux dans le processus cognitif créatif. L'intention devient la ligne, la ligne devient la forme et la forme devient le contenu." (Christian Rex van Minnen)
dimanche 10 mars 2013
Le Dieu Pan d'Arcadie, désir, volupté et musique....
Pan, par Leconte de Lisle (Poèmes Antique)
Pan d’Arcadie, aux pieds de chèvre, au front armé
De deux cornes, bruyant, et des pasteurs aimé,
Emplit les verts roseaux d’une amoureuse haleine.
Dès que l’aube a doré la montagne et la plaine,
Vagabond, il se plaît aux jeux, aux chœurs dansants
Des Nymphes, sur la mousse et les gazons naissants.
La peau du lynx revêt son dos ; sa tête est ceinte
De l’agreste safran, de la molle hyacinthe ;
Et d’un rire sonore il éveille les bois.
Les Nymphes aux pieds nus accourent à sa voix,
Et légères, auprès des fontaines limpides,
Elles entourent Pan de leurs rondes rapides.
Dans les grottes de pampre, au creux des antres frais,
Le long des cours d’eau vive échappés des forêts,
Sous le dôme touffu des épaisses yeuses,
Le Dieu fuit de midi les ardeurs radieuses ;
Il s’endort ; et les bois, respectant son sommeil,
Gardent le divin Pan des flèches du Soleil.
Mais sitôt que la Nuit, calme et ceinte d’étoiles,
Déploie aux Cieux muets les longs plis de ses voiles,
Pan, d’amour enflammé, dans les bois familiers
Poursuit la vierge errante à l’ombre des halliers,
La saisit au passage ; et, transporté de joie,
Aux clartés de la lune, il emporte sa proie.
A l’origine dieu des bergers, Pan est aussi une divinité musicienne dont un des attributs est la syrinx, une flûte de roseau.
Pan par Arnold Böcklin, 1863
Pan par Arnold Böcklin, 1859
Pan et la Nymphe par Arnold Böcklin
"Comme elle revenait des hauteurs du Lycée, Pan la voit, et, la tête hérissée d’une couronne de pin, il lui adresse ces paroles…Il restait à Mercure à rapporter ces paroles, à raconter la fuite de la nymphe, dédaigneuse des prières de Pan, jusqu’à ce qu’elle atteigne le Ladon, dont les eaux coulent paisiblement sur son lit de sable. Comment, là, les ondes arrêtant sa course, elle avait prié les nymphes des eaux, ses sœurs, de la métamophoser ; et comment Pan, qui se croyait déjà le maître se Syrinx qu’il venait de saisir, au lieu du corps de la nymphe, n’avait plus tenu que des roseaux palustres ; comment, alors qu’il exhalait ses regrets, le roseau, au souffle du vent, avait rendu un son ténu, tout semblable à une plainte. Le dieu, charmé par la nouveauté de cet art et la douceur de ces accents : « C’est ainsi que mon entretien avec toi, avait-il dit, se perpétuera.» Et c’est ainsi que, grâce aux roseaux inégaux, assemblés entre eux et retenu par la cire, il avait conservé le nom de la jeune fille" (Métamorphoses d'Ovide)
Pan et Syrinx - Le sujet est tiré des Métamorphoses d’Ovide.
Mais Pan représente également le désir et la volupté.
D’après Hérodote, le culte de Pan a pris naissance en Egypte où il était courant d’adorer le bouc.
L’expression "démons en forme de bouc" utilisée dans la Bible est peut-être une allusion à cette forme de culte païen : (Lévitique 17:7) "Ils n’offriront plus leurs sacrifices à ces satyres (aux faux dieux représentés sous forme de boucs; aux démons en forme de boucs) à la suite desquels ils se prostituaient."
Pan et Midas
Pan, Midas et Apollon
A partir de ce jour, Midas afin de cacher son infirmité, porta jour et nuit un bonnet conique maintenu par deux bandeaux. (Le célèbre bonnet Phrygien)......
Pan par José-Maria de Heredia
À travers les halliers, par les chemins secrets
Qui se perdent au fond des vertes avenues,
Le Chèvre-pied, divin chasseur de Nymphes nues,
Se glisse, l’œil ardent, sous les hautes forêts.
Il est doux d’écouter les soupirs, les bruits frais
Qui montent à midi des sources inconnues
Quand le Soleil, vainqueur étincelant des nues,
Dans la mouvante nuit darde l’or de ses traits.
Une Nymphe s’égare et s’arrête. Elle écoute
Les larmes du matin qui pleuvent goutte à goutte
Sur la mousse. L’ivresse emplit son jeune cœur.
Mais, d’un seul bond, le Dieu du noir taillis s’élance,
La saisit, frappe l’air de son rire moqueur,
Disparaît… Et les bois retombent au silence.
Pan et Daphnis
Cette tasse de bois noire comme un pépin,
Où j'ai su d'une lame insinuante et dure,
Sculpter habilement la feuille du raisin
Avec son pli, ses noeuds, sa vrille et sa frisure,
Je la consacre à Pan en souvenir du jour
Où le berger Damis m'arrachant cette tasse,
Après que j'y eus bu, vint y boire à son tour
En riant de me voir rougir de son audace.
Ne sachant où trouver l'autel du dieu cornu
Je laisse mon offrande au creux de cette roche . . .
Mais maintenant mon coeur a le goût continu
D'un baiser plus profond, plus durable et plus proche . . .
Anna de Noailles.
.Pan par Arnold Böcklin, 1875