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lundi 28 novembre 2016

Les squelettes de Paul Delvaux

 Les grands squelettes

Paul Delvaux est né le 23 septembre 1897 à Antheit (Belgique), il meurt le 20 juillet 1994 à Furnes. Il fut un des meilleurs peintre post-impressionniste, expressionniste puis surréaliste belge.

Les femmes sont omniprésentes dans l'oeuvre de cet artiste tout autant que les trains, les gares et les temples.

Mais d'autres événements marquants provoquèrent chez Delvaux une source d'inspiration importante et un questionnement sur la vie et la mort.

En premier lieu, ce fut la présence d'un squelette, que Delvaux observe enfant lors de ses études et qui lui procure une impression de terreur qui finit par créer une image obsédante se transformant au fil du temps en une fascination pour ce qu’il perçoit comme l’essence expressive de l’être humain, exacerbe le caractère surnaturel de l’œuvre entier. Les squelettes y incarnent des êtres vivants, occupés à des activités anodines ou rejouant les scènes de la passion du Christ.

Ensuite, au début des années 1930, Delvaux trouve plus d'inspiration dans ses visites à la Foire du Midi de Bruxelles, où le Musée Spitzner, une attraction de curiosités médicales, présentait en devanture des squelettes et une Vénus mécanique dans une embrasure encadrée de rideaux de velours rouge. Ce spectacle a captivé Delvaux, lui fournissant des motifs qui apparaissent tout au long de son travail ultérieur. Voici quelques-uns de ses travaux sur les squelettes.

La Crucifixion

La Descente de Croix

La Mise au Tombeau

Squelettes dans un bureau

Le squelette à la coquille

La conversation



Squelette nu assis sur une chaise rouge

Conversation entre trois squelettes





Delvaux et son modèle en 1941


Joie de vivre

jeudi 24 novembre 2016

Les crânes honorés de la "Fiesta de las Natitas" en Bolivie.


En Bolivie comme dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, c’est en musique et en couleurs qu’on honore ses défunts. Leur crâne ou natitas sont alors décorés, ils sont ici symboles de protection.

Une semaine après la toussaint, le peuple Aymara honore le lien spécial gardé avec les esprits des défunts.
Ce rituel remonte à l'époque précolombienne avant l'arrivée des colonisateurs espagnols.
Selon la conception du "corps mort" andine,  la vie de l'âme est liée au crâne.

C'est le "Jour des "ñatitas", leur surnom affectueux : les "petits nez plats" (désignant l'absence de nez des crânes), une expression du syncrétisme religieux si présent sur l'altiplano bolivien, à l'image aussi du très couru Carnaval d'Oruro (ouest), qui emprunte au catholicisme et au démon andin Supay.

Selon la tradition populaire andine, aymara surtout, les ñatitas assurent protection à la famille, au négoce, apportent santé, prospérité. Mais à condition de les choyer: occupant souvent une place de choix au foyer, on leur parle, on leur offre des fleurs, à manger, à boire, des cigarettes même.

Au cimetière général de La Paz, les fidèles font des offrandes à leurs natitas, fleurs, bonbons, feuilles de coca , cigarettes ou alcool dans l’espoir d'obtenir des faveurs et des protections.

L‘église catholique ne cautionne pas cette tradition mais les croyants remplissent les églises et remercient les crânes qu’ils croient les avoir aidés tout au long de l’année.
"Il s’appelle Basilo explique une Bolivienne en montrant le crâne de son ancêtre. Il prend soin de notre maison, il a fait en sorte que nous ayons assez d’argent."

"Il faut faire comprendre aux gens qu'il n'est ni nécessaire ni convenable de porter des restes humains tirés des tombes ou des temples, mais qu'il faut les laisser reposer en paix", recommandèrent les évêques boliviens....

Mais heureusement, à voir la foule et le décompte de crânes chaque 8 novembre au cimetière général de La Paz, la conférence épiscopale reste clairement impuissante face à ce rituel, bien ancré, et qui souvent s'accompagne de libations tard dans la nuit.

Toutes les photos sont de PAUL KOUDOUNARIS


























jeudi 17 novembre 2016

Jean Benoit, le surréalisme avec Sade et le Sergent Bertrand

Costume de nécrophile dédié au Sergent Bertrand

Photographies réalisées par Radovan Ivsic en 1964 en souvenir du Sergent Bertrand, ce costume fut présenté à l'exposition surréaliste L'écart absolu, en 1965.

 Jean Benoît, né à Québec en 1922 et mort le 20 août 2010, est un artiste plasticien surréaliste.
À l'âge de 15 ans, Jean Benoît entre à l'École des Beaux-arts de Québec. En 1942, il s'installe à Montréal et, toujours aux Beaux-arts, suit le cours d'Alfred Pellan qui l'initie, dès 1943, aux Manifestes du Surréalisme et au jeu du cadavre exquis. Sous le pseudonyme "Je Anonyme", il signe le manifeste Prisme d'yeux (1948).

Avec son épouse, l'artiste Mimi Parent, il part, en 1948, pour Paris et y rencontre André Breton en 1959. C'est à Paris qu'il suivra les cours en ethnologie au Musée de l'Homme qui l'inciteront à aller à la rencontre des arts premiers, surtout en Océanie avec Pierre Langlois, dès 1967.

Le 2 décembre 1959, en marge de l'exposition internationale du Surréalisme dédiée à Éros, dans l'appartement de Joyce Mansour, Jean Benoît présente son « Exécution du testament du marquis de Sade » devant un public confidentiel dont André Breton et Matta. Au terme de cette présentation, il s'applique sur la poitrine un fer rougi portant les quatre lettres SADE.

Quelques thèmes de l'artiste : Exécution du testament du marquis de Sade, 1950 - Le Bouledogue de Maldoror, 1965 - Le Nécrophile, 1965 - L'Antiquité fin du XXe siècle, 1965 - Théorie de perversité, canne, 1991/92

 Costume de nécrophile dédié au Sergent Bertrand

Costume pour l'exécution du testament du marquis de Sade (1950) 

Costume pour l'exécution du testament du marquis de Sade (1950)

 Le Bouledogue de Maldoror, 1965

L'Aigle, Melle

Les Champs magnétiques

Coffret pour une momie


Une seule marotte en tête


Le rouleau infini
Adam et Eve