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lundi 30 juillet 2012

Le Monde Magique de Kay Nielsen


Kay Nielsen est né à Copenhague le 12 mars 1886. Il est élève de L. Find, puis vient étudié à Paris. Il travaille ensuite à Londres, où influencé par Aubrey Beardsley ainsi que par l'art asiatique et persan , il illustre de nombreux livres pour enfants. 
En 1917, il expose à New-York. Après avoir exécuté des décors pour le théâtre de Copenhague, il émigre aux Etats-Unis, où il travaille pour des compagnies de cinéma.
En 1939, il est engagé par les studios Disney pour réaliser des études sur plusieurs films dont Fantasia et un projet basé sur le conte de La Petite Sirène mais qui ne verra le jour que dans les années 1980, utilisant toutefois une partie de son travail.




Sonnet liminaire par Karl-Joris HUYSMANS 

Des croquis de concert et de bals de barrière ; 
La reine Marguerite, un camaïeu pourpré ; 
Des naïades d'égout au sourire éploré, 
Noyant leur long ennui dans des pintes de bière ;

Des cabarets brodés de pampre et de lierre ; 
Le poète Villon, dans un cachot, prostré ; 
Ma tant douce tourmente, un hareng mordoré, 
L'amour d'un paysan et d'une maraîchère :

Tels sont les principaux sujets que j'ai traités :
Un choix de bric-à-brac, vieux médaillons sculptés,
Émaux, pastels pâlis, eau-forte, estampe rousse,

Idoles aux grands yeux, aux charmes décevants, 
Paysans de Brauwer, buvant, faisant carrousse, 
Sont là. Les prenez-vous ? A bas prix je les vends.












vendredi 27 juillet 2012

Entre collages et photos revisitées par Isabelle Dalle

Medusa - Photomontage d'Isabelle Dalle sur une image de Frédéric Lemaître 

Voici quelques photomontages et quelques collages d'Isabelle Dalle,  directrice artistique et graphiste en freelance à Paris.


Photomontage d'Isabelle Dalle sur une image de Frédéric Lemaître
Le photomontage ci-dessous fera probablement partie d'une exposition collective “MASQUERADE”, à venir, en septembre.

Photomontage sur une photographie de Philippe Lemaître















mardi 24 juillet 2012

Danseuses burlesques à l'époque victorienne



Voici une série de photographies  représentant des danseuses exotiques telles qu'on les percevaient à cette époque, vers 1890, elles proviennent d'Europe et d'Amérique du Nord.
La plupart des photographies ont été recueillies par Charles H McCaghy, professeur émérite à la Bowling Green State University, Ohio. 

Ses photos sont intéressantes, elles nous permettent d'observer l'évolution des moeurs et des canons de beauté.
Difficile de nos jours, époque où l'anorexie est à la mode, d'imaginer que ce n'est qu'à la vue de ses formes plantureuses que les hommes perdaient la tête.
J'avoue que personnellement, ce n'est pas tant leurs mensurations qui me choque mais certains visages que l'on peut qualifier de nos jours de peu harmonieux.

Ci-dessous, Louise Montague, danseuse burlesque était considérée à l'époque comme la plus belle femme des Etats-Unis.





Avec ses vêtements ondoyants et nacrés par Charles Baudelaire

Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.

Comme le sable morne et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique,

Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile














samedi 21 juillet 2012

L'Art Fantastique avec Stefan Eggeler



Quelques superbes illustrations de l'illustrateur autrichien Stefan Eggeler (1894 - 1969).
Membre de l'Ecole de Vienne de l'Art fantastique, Stefan Eggeler (1894-1969) est surtout connu en tant que graveur. Ses eaux-fortes, souvent minuscules émises en série, montrent l'influence de James Ensor et Egon Schiele, entre autres.

Illustrations pour "The Hearts of Kings", par Hanns Heinz Ewers



Illustrations pour "Walpurgisnacht" de Gustav Meyrink





vendredi 20 juillet 2012

Entre zombies et rites funéraires chez les Torajas



Les Torajas sont un groupe ethnique indigène d'une région montagneuse du Sulawesi du Sud, en Indonésie
Chez les Torajas, les rites funéraires sont très importants. L'enterrement officiel peut avoir lieu longtemps après la mort. Tant que la cérémonie funéraire n'a pas eu lieu, la personne est considérée comme "malade", to masaki' en langue toraja.

Les défunts sont toujours honorés en grande pompe (jusqu'à cent buffles sacrifiés pour une famille riche) dans des sépultures traditionnelles.
Sur les flancs des montagnes qui parsèment le Tana Toraja (pays Toraja), des trous sculptés dans la roche font office de caveau familial. Des balcons taillés à même la roche, les tautaus, des statues à l'effigie des morts, saluent les vivants.


Les festivités s’étendent sur deux ans. Elles sont offertes par de riches familles qui, parfois, s’associent. Les fêtes réunissent souvent plusieurs milliers de personnes.  Le premier buffle est toujours sacrifié à l’ouest de la maison, on lui tranche la gorge à l'aide d'un violent coup de parang, une sorte de machette.Les enfants se précipitent pour recueillir le sang dans des tubes de bambou. Les Toraja croient que les buffles accompagnent le défunt au pays des morts.

La caractéristique unique est l'enterrement dans des tombes creusées dans des falaises, avec des balcons où sont posées des poupées à l'effigie des défunts. Chaque caveau, fermé par un système de verrouillage secret, abrite les membres d'une même famille. Les corps sont enveloppés dans des linceuls ornés d'or, et le pillage des sépultures est considéré comme le crime le plus grave. Les tau-tau (mot dérivé de tau ou to, "personne", la réduplication indiquant un affaiblissement du sens), effigies de bois, sont placées dans des niches à côté des tombeaux. Sculptées à l'image des défunts, elles honorent leur souvenir. Ainsi les vivants peuvent contempler les morts et inversement. Les tau-tau en bois de jacquier sont sculptés par des spécialistes qui ont, aussi, une fonction religieuse : ils intercèdent auprès des dieux. La position des mains est rituelle, une main, paume tendue vers le ciel, reçoit les bienfaits que l'autre rend. Seuls les nobles, to parange' (c'est-à-dire les garants de la tradition) ont droit à leur effigie. Le coq symbolise le courage, le sens de la justice. Les combats de coqs organisés lors des funérailles sont des témoignages de la grandeur d'âme du défunt.


Les coutumes singulières des Toraja façonnent le paysage. Au milieu de l'infini des rizières s'élèvent les spectaculaires maisons traditionnelles. Construites sur pilotis, les tongkonan (maisons Toraja) sont chapeautées d'un long toit élancé, pointé vers le ciel à chaque extrémité. Chaque façade est ornée de panneaux de bois sculptés et décorés de motifs dans des tons jaunes, rouges ou noirs. Souvent, les familles voulant faire montre de leur prospérité exhibent aussi une ou plusieurs paires de cornes de buffle. Forcément. On ne met pas les cornes dans le pa' piong.

Des balcons taillés à même la roche, les tautaus, des statues à l'effigie des morts, saluent les vivants


Revenons maintenant à nos zombies....

Si la famille est démunie, le corps du défunt est parfois placé dans un cercueil provisoire afin que la famille épargne les fonds nécessaire pour un enterrement correct.  Dans tous les cas, l'enterrement se fait au bout d'une très longue période.

Il semblerait que certains Toraja croient que les morts peuvent marcher eux-mêmes à leur nouvel emplacement, ainsi le cadavre momifié est enlevé de son cercueil provisoire, on le soutient debout afin de simuler une déambulation et l'on se rend de cette manière à la sépulture permanente.
Certains villageois vous diront que les morts peuvent marcher grâce à des rites de magie noire, d'autres parlent d' une espèce d'hypnose pratiquée post-mortem.

Le cortège funèbre s’arrête sur le chemin de la sépulture, les femmes et les enfants retournent au village car ils ne sont pas admis à escorter le mort jusqu’au tombeau. Enveloppée dans un linceul rouge et or, la dépouille est hissée le long d’un échafaudage, tandis que l’on ouvre la porte du caveau de la famille.
Dans le cas de nos zombies, si quelqu'un l'aborde sur son parcours, il tombe et ne peut plus se remettre en marche, il est donc nécessaire qu'il soit guidé par des spécialistes qui préviendront les éventuels curieux de son passage.



Momie Toraja