samedi 22 décembre 2012

Les Sataniques par Félicien Rops


"Le Calvaire"

Dans "Le calvaire", Satan se substitue au Christ sur la croix. Sous celle-ci, la femme meurt doucement, étranglée par ses cheveux que Satan lui enroule autour du cou. Dépossédée de son être, elle se laisse mourir dans un dernier spasme. La femme nous apparaît alors comme un être irresponsable, incapable de lutter contre cette force maléfique.

C'est en pleine gloire que, Félicien Rops prend l'initiative de regrouper 5 planches gravées qu'il intitule "Les Sataniques".

Deux thèmes sont à la base de celles-ci, Eros et le Mal, qu'il représente par un couple infernal constitué de la Femme et de Satan.

"'J'ai encore un autre entêtement : c'est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce XIXe siècle que je trouve très curieux et très intéressant, les femmes y sont aussi belles qu'à n'importe quelle époque, et les hommes sont toujours les mêmes. De plus, l'amour des jouissances brutales, les préoccupations d'argent, les intérêts mesquins, ont collé sur la plupart de nos contemporains un masque sinistre où 'l'instinct de perversité', dont parle Edgar Poe, se lit en lettres majuscules, (...)'.

Peladan résumera cette oeuvre par cette phrase : « l’Homme possédé de la femme, la Femme possédée du Diable ».

"Diaboli virtus in lombis"

 "Diaboli virtus in lombis", dessin pour le frontispice de "L'initiation sentimentale" de Joséphin Péladan, 1888, aquarelle et encre de chine sur papier,Paris, Musée du Louvre, Cabinet des dessins.

"L'Enlèvement"

"L'enlèvement", deuxième planche des "Sataniques", présente un enchevêtrement de deux corps tournoyant dans les airs. Rops commente cette image. Satan emporte la femme 'pour en faire son esclave, sa victime et sa complice. Etrangement empalée, sur le manche du balai magique que serre en ses griffes le noir Ravisseur. Elle pend sur son dos, anéantie, déjà toute entière au Maître.

"L'Idole"

"L'idole", troisième planche des Sataniques, montre encore cet abandon de la femme. Entre deux phallus géants se dresse Satan représenté en Idole. Une femme l'enlace sans pudeur et implore son amour. La femme est irrémédiablement attirée par Satan, empereur du sexe.



"Le sacrifice", 1882

Dans "Le Sacrifice", la femme n'est plus complice ou bourreau mais victime. Possédée par une jouissance désespérée, elle va jusqu'à s'immoler elle-même en offrant son sexe à la pénétration d'un phallus gigantesque dont l'entrée ne peut que la tuer.

jeudi 20 décembre 2012

La Ronde de Sabbat


La Ronde de Sabbat par Victor Hugo (Odes et Ballades)

Voyez devant les murs de ce noir monastère
La lune se voiler, comme pour un mystère !
L'esprit de minuit passe, et, répandant l'effroi,
Douze fois se balance au battant du beffroi.
Le bruit ébranle l'air, roule, et longtemps encore
Gronde, comme enfermé sous la cloche sonore.
Le silence retombe avec l'ombre… Ecoutez !
Qui pousse ces clameurs ? qui jette ces clartés ?
Dieu ! les voûtes, les tours, les portes découpées,
D'un long réseau de feu semblent enveloppées,
Et l'on entend l'eau sainte, où trempe un buis bénit,
Bouillonner à grands flots dans l'urne de granit !

A nos patrons du ciel recommandons nos âmes !
Parmi les rayons bleus, parmi les rouges flammes,
Avec des cris, des chants, des soupirs, des abois,
Voilà que de partout, des eaux, des monts, des bois,
Les larves, les dragons, les vampires, les gnômes,
Des monstres dont l'enfer rêve seul les fantômes,
La sorcière, échappée aux sépulcres déserts.
Volant sur le bouleau qui siffle dans les airs,
Les nécromants, parés de tiares mystiques
Où brillent flamboyants les mots cabalistiques,
Et les graves démons, et les lutins rusés,
Tous, par les toits rompus, par les portails brisés,
Par les vitraux détruits que mille éclairs sillonnent,
Entrent dans le vieux cloître où leurs flots tourbillonnent.


Debout au milieu d'eux, leur prince Lucifer
Cache un front de taureau sous la mître de fer ;
La chasuble a voilé son aile diaphane,
Et sur l'autel croulant il pose un pied profane.
O terreur : Les voilà qui chantent dans ce lieu
Où veille incessamment l'œil éternel de Dieu.
Les mains cherchent les mains… Soudain la ronde immense,
Comme un ouragan sombre, en tournoyant commence.
A l'œil qui n'en pourrait embrasser le contour,
Chaque hideux convive apparaît à son tour ;
On croirait voir l'enfer tourner dans les ténèbres
Son zodiaque affreux, plein de signes funèbres.
Tous volent, dans le cercle emportés à la fois.
Satan règle du pied les éclats de leur voix ;
Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.


"Mêlons-nous sans choix :
Tandis que la foule
Autour de lui roule
Satan, joyeux, foule
L'autel et la croix.
L'heure est solennelle.
La flamme éternelle
Semble, sur son aile,
La pourpre des rois !"


Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.



"Oui, nous triomphons !
Venez, sœurs et frères,
De cent points contraires ;
Des lieux funéraires,
Des antres profonds.
L'enfer vous escorte ;
Venez en cohorte
Sur des chars qu'emporte
Le vol des griffons !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Venez sans remords,
Nains aux pieds de chèvre,
Goules, dont la lèvre
Jamais ne se sèvre
Du sang noir des morts !
Femmes infernales,
Accourez rivales !
Pressez vos cavales
Qui n'ont point de mors !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Juifs, par Dieu frappés,
Zingaris, bohêmes,
Chargés d'anathèmes,
Follets, spectres blêmes
La nuit échappés,
Glissez sur la brise,
Montez sur la frise
Du mur qui se brise,
Volez, ou rampez !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.


"Venez, boucs méchants,
Psylles aux corps frêles,
Aspioles frêles,
Comme un flot de grêles,
Fondre dans ces champs !
Plus de discordances !
Venez en cadence
Elargir la danse,
Répéter les chants !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Qu'en ce beau moment
Les clercs en magie
Brûlent dans l'orgie
Leur barbe rougie
D'un sang tout fumant ;
Que chacun envoie
Au feu quelque proie,
Et sous ses dents broie
Un pâle ossement !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Riant au saint lieu,
D'une voix hardie,
Satan parodie
Quelque psalmodie
Selon saint Matthieu ;
Et dans la chapelle
Où son roi l'appelle,
Un démon épèle
Le livre de Dieu !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Sorti des tombeaux,
Que dans chaque stalle
Un faux moine étale
La robe fatale
Qui brûle ses os,
Et qu'un noir lévite
Attache bien vite
La flamme maudite
Aux sacrés flambeaux !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Satan vous verra !
De vos mains grossières,
Parmi des poussières,
Ecrivez, sorcières :
ABRACADABRA !
Volez, oiseaux fauves,
Dont les ailes chauves
Aux ciels des alcôves
Suspendent Smarra !"

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.

"Voici le signal ! –
L'enfer nous réclame ;
Puisse un jour toute âme
N'avoir d'autre flamme
Que son noir fanal !
Puisse notre ronde
Dans l'ombre profonde,
Enfermer le monde
D'un cercle infernal !"

L'aube, pâle a blanchi les arches colossales.
Il fuit, l'essaim confus des démons dispersés !
Et les morts, rendormis sous le pavé des salles,
Sur leurs chevets poudreux posent leurs fronts glacés.


jeudi 13 décembre 2012

Prométhée par David Ho et Louise Ackermann



David G. Ho est un artiste digital américain d'origine chinoise.
Après avoir obtenu deux baccalauréats dont un en sociologie à l'Université de Berkeley et un en histoire de l'art à San José State University, David  continua sa route comme designer freelance, illustrateur et peintre.
David Ho aime travailler des thèmes comme l’isolement, le désespoir, les troubles psychologiques et sexuels, le tout à travers des couleurs froides et métalliques.
Le site de l'artiste : http://davidho.com/index.html


"Prométhée" par Louise Ackermann  (Nice, le 30 novembre 1865)

Frappe encor, Jupiter, accable-moi, mutile
L'ennemi terrassé que tu sais impuissant !
Écraser n'est pas vaincre, et ta foudre inutile
S'éteindra dans mon sang,

Avant d'avoir dompté l'héroïque pensée
Qui fait du vieux Titan un révolté divin ;
C'est elle qui te brave, et ta rage insensée
N'a cloué sur ces monts qu'un simulacre vain.
Tes coups n'auront porté que sur un peu d'argile ;
Libre dans les liens de cette chair fragile,
L'âme de Prométhée échappe à ta fureur.
Sous l'ongle du vautour qui sans fin me dévore,
Un invisible amour fait palpiter encore
Les lambeaux de mon cœur.

Si ces pics désolés que la tempête assiège
Ont vu couler parfois sur leur manteau de neige
Des larmes que mes yeux ne pouvaient retenir,
Vous le savez, rochers, immuables murailles
Que d'horreur cependant je sentais tressaillir,
La source de mes pleurs était dans mes entrailles ;
C'est la compassion qui les a fait jaillir.

Ce n'était point assez de mon propre martyre ;
Ces flancs ouverts, ce sein qu'un bras divin déchire
Est rempli de pitié pour d'autres malheureux.
Je les vois engager une lutte éternelle ;
L'image horrible est là ; j'ai devant la prunelle
La vision des maux qui vont fondre sur eux.
Ce spectacle navrant m'obsède et m'exaspère.
Supplice intolérable et toujours renaissant,
Mon vrai, mon seul vautour, c'est la pensée amère
Que rien n'arrachera ces germes de misére
Que ta haine a semés dans leur chair et leur sang.


Pourtant, ô Jupiter, l'homme est ta créature ;
C'est toi qui l'as conçu, c'est toi qui l'as formé,
Cet être déplorable, infirme, désarmé,
Pour qui tout est danger, épouvante, torture,
Qui, dans le cercle étroit de ses jours enfermé,
Étouffe et se débat, se blesse et se lamente.
Ah ! quand tu le jetas sur la terre inclémente,
Tu savais quels fléaux l'y devaient assaillir,
Qu'on lui disputerait sa place et sa pâture,
Qu'un souffle l'abattrait, que l'aveugle Nature
Dans son indifférence allait l'ensevelir.
Je l'ai trouvé blotti sous quelque roche humide,
Ou rampant dans les bois, spectre hâve et timide
Qui n'entendait partout que gronder et rugir,
Seul affamé, seul triste au grand banquet des êtres,
Du fond des eaux, du sein des profondeurs champêtres
Tremblant toujours de voir un ennemi surgir.

Mais quoi ! sur cet objet de ta haine immortelle,
Imprudent que j'étais, je me suis attendri ;
J'allumai la pensée et jetai l'étincelle
Dans cet obscur limon dont tu l'avais pétri.
Il n'était qu'ébauché, j'achevai ton ouvrage.
Plein d'espoir et d'audace, en mes vastes desseins
J'aurais sans hésiter mis les cieux au pillage,
Pour le doter après du fruit de mes larcins.
Je t'ai ravi le feu ; de conquête en conquête
J'arrachais de tes mains ton sceptre révéré.
Grand Dieu ! ta foudre à temps éclata sur ma tête ;
Encore un attentat, l'homme était délivré !



La voici donc ma faute, exécrable et sublime.
Compatir, quel forfait ! Se dévouer, quel crime !
Quoi ! j'aurais, impuni, défiant tes rigueurs,
Ouvert aux opprimés mes bras libérateurs ?
Insensé ! m'être ému quand la pitié s'expie !
Pourtant c'est Prométhée, oui, c'est ce même impie
Qui naguère t'aidait à vaincre les Titans.
J'étais à tes côtés dans l'ardente mêlée ;
Tandis que mes conseils guidaient les combattants,
Mes coups faisaient trembler la demeure étoilée.
Il s'agissait pour moi du sort de l'univers :
Je voulais en finir avec les dieux pervers.

Ton règne allait m'ouvrir cette ère pacifique
Que mon cœur transporté saluait de ses vœux.
En son cours éthéré le soleil magnifique
N'aurait plus éclairé que des êtres heureux.
La Terreur s'enfuyait en écartant les ombres
Qui voilaient ton sourire ineffable et clément,
Et le réseau d'airain des Nécessités sombres
Se brisait de lui-même aux pieds d'un maître aimant.
Tout était joie, amour, essor, efflorescence ;
Lui-même Dieu n'était que le rayonnement
De la toute-bonté dans la toute-puissance.



O mes désirs trompés ! O songe évanoui !
Des splendeurs d'un tel rêve, encor l'œil ébloui,
Me retrouver devant l'iniquité céleste.
Devant un Dieu jaloux qui frappe et qui déteste,
Et dans mon désespoir me dire avec horreur :
« Celui qui pouvait tout a voulu la douleur ! »

Mais ne t'abuse point ! Sur ce roc solitaire
Tu ne me verras pas succomber en entier.
Un esprit de révolte a transformé la terre,
Et j'ai dès aujourd'hui choisi mon héritier.
Il poursuivra mon œuvre en marchant sur ma trace,
Né qu'il est comme moi pour tenter et souffrir.
Aux humains affranchis je lègue mon audace,
Héritage sacré qui ne peut plus périr.
La raison s'affermit, le doute est prêt à naître.
Enhardis à ce point d'interroger leur maître,
Des mortels devant eux oseront te citer :
Pourquoi leurs maux ? Pourquoi ton caprice et ta haine ?
Oui, ton juge t'attend, - la conscience humaine ;
Elle ne peut t'absoudre et va te rejeter.

Le voilà, ce vengeur promis à ma détresse !
Ah ! quel souffle épuré d'amour et d'allégresse
En traversant le monde enivrera mon cœur
Le jour où, moins hardie encor que magnanime,
Au lieu de l'accuser, ton auguste victime
Niera son oppresseur !



Délivré de la Foi comme d'un mauvais rêve,
L'homme répudiera les tyrans immortels,
Et n'ira plus, en proie à des terreurs sans trêve,
Se courber lâchement au pied de tes autels.
Las de le trouver sourd, il croira le ciel vide.
Jetant sur toi son voile éternel et splendide,
La Nature déjà te cache à son regard ;
Il ne découvrira dans l'univers sans borne,
Pour tout Dieu désormais, qu'un couple aveugle et morne,
La Force et le Hasard.

Montre-toi, Jupiter, éclate alors, fulmine,
Contre ce fugitif à ton joug échappé !
Refusant dans ses maux de voir ta main divine,
Par un pouvoir fatal il se dira frappé.
Il tombera sans peur, sans plainte, sans prière ;
Et quand tu donnerais ton aigle et ton tonnerre
Pour l'entendre pousser, au fort de son tourment,
Un seul cri qui t'atteste, une injure, un blasphème,
Il restera muet : ce silence suprême
Sera ton châtiment.

Tu n'auras plus que moi dans ton immense empire
Pour croire encore en toi, funeste Déité.
Plutôt nier le jour ou l'air que je respire
Que ta puissance inique et que ta cruauté.
Perdu dans cet azur, sur ces hauteurs sublimes,
Ah ! j'ai vu de trop près tes fureurs et tes crimes ;
J'ai sous tes coups déjà trop souffert, trop saigné ;
Le doute est impossible à mon cœur indigné.
Oui ! tandis que du Mal, œuvre de ta colère,
Renonçant désormais à sonder le mystère,
L'esprit humain ailleurs portera son flambeau,
Seul je saurai le mot de cette énigme obscure,
Et j'aurai reconnu, pour comble de torture,
Un Dieu dans mon bourreau.








La série "Pigs" (cochons) ...




Entre vampires, chaise électrique et trous dans la tête avec Guy Maddin


Tales from the Gimli Hospital est construit sur une base constituée de symboles fragmentés qu'il est difficile de déchiffrer. La dimension religieuse du film est cependant évidente. Le film mélange rites chrétiens, païens et indiens au centre desquels on trouve la notion de péché.




Cinéaste-artisan, génial bricoleur d'images, Guy Maddin doit surtout être considéré comme un artiste complet à l'insatiable curiosité qui, depuis plus de vingt ans, réinvente l'histoire du cinéma pour écrire la sienne, hors du temps et des modes. Son œuvre, éclairée par les mouvements expressionnistes, formée à l'art de la danse, rythmée par celui du collage, colorée d'un kitsch chatoyant, déploie ses influences à foison.


Sans budget important, Guy Maddin réussit à imposer une œuvre poétique, lyrique, surréaliste et personnelle, mêlant une imagination débordante aux plus profonds désirs non-refoulés. Pour son cas, voir Et les lâches s'agenouillent..., son autobiographie fantasmée . En 1995 au Telluride Film Festival, Guy Maddin reçoit, pour l'ensemble de son œuvre, la très convoitée Telluride Medal, que reçurent avant lui des cinéastes tels que Abel Gance, Francis Ford Coppola, Andrei Tarkovsky ou Clint Eastwood.


"Dracula, pages tirées du Journal d'une Vierge" (Dracula, pages from a Virgin's Diary) 


"Ce Dracula redonne vie à la créature de Bram Stoker tout en incarnant l'obsession continuelle de Guy Maddin, cette ambiguïté mélancolique et déraisonnable : l'androgynie.


Le prince Dracula, en toute flamboyance, se transforme ici en l'homme que désire être chaque femme, la femme que voudrait devenir tout homme, le mal et le bien, le noir, le blanc et la couleur, le muet et le sonore. Tour de force : ce film funambule réussit à tenir sur ce fil, de bout en bout." (Antoine de Baecque)



SEND ME TO THE 'LECTRIC CHAIR, de Guy Maddin est un film inédit
avec Isabella Rossellini d'une durée de 7 minutes.


La valse de vie des derniers moments d'une femme, condamnée à la chaise électrique.
"Je voulais que le décor ressemble à un salon. Une chaise électrique dans un salon. Comme si Thomas Edison avait convaincu l'Amérique que tout le monde devrait avoir une chaise électrique, peut-être pour juger des membres de la famille qui auraient commis des crimes domestiques." (Guy Maddin)


« Étrangement touchants, drôles et tout simplement fabuleux ! Si vous avez vraiment l'intention d'entreprendre un grand voyage dans le continuum temporel de l'espace cinématographique, sautez à bord de l'un des vaisseaux spatiaux de Maddin ». (David Cronenberg)


"Dans "Brain upon the brain", la mère vampirise ses enfants. Plus loin, elle est associée à Nosferatu dans les plans où son mari la rejoint le soir, que l’on voit l’ombre de ses mains sur le pâle visage de sa femme, alanguie sur le lit conjugal. 


La mère qui se nourrit du nectar de jeunes enfants est comme Dracula avec le sang des vierges, et l’empreinte de la chevalière, objet servant au délit, est aussi bien la métaphore des morsures du vampire dans le cou des victimes que la marque ténue de l’héritage familial. L’héritage familial, qu’on a beau combattre mais qui reste un poids, est-ce de cela que parle Guy Maddin, lorsqu’il montre Sis reprendre le rôle de la mère castratrice sur le trône, et Chance le rôle du père laborieux ? Aucun pessimisme ici, les deux enfants en font un jeu, une danse, un moment de délire ludique." TRANSE HYPNOTIQUE



                                                        "Des trous dans la tête!"

"Des trous dans la tête!", (Brand upon the Brain!) , de Guy Maddin


lundi 10 décembre 2012

Seth Kinman et ses chaises présidentielles




Seth Kinman est né le 29 septembre 1815 à Union County en Pennsylvanie. Il est mort le 12 février 1888 à Table Bluff en Californie.

Seth Kinman fut tour à tour Chasseur, trappeur, malheureusement chasseur d'indiens, pionnier, artisan, musicien,  propriétaire d'un saloon et d'un hôtel. 

De grand massacreur qu'il fut, ce sont surtout ses chaises présidentielles qui le rendirent célèbres. Il fabriquait celles-ci en corne d'élan, d'un grizzli il vous faisait un fauteuil. 

Il présentera et offrira ses créations aux président des Etats-Unis dont James Buchanan, Abraham Lincoln, Andrew Johnson et Rutherford Hayes.

En 1861, il a annoncé qu'il avait fait une chaise qu'il présentera à Napoléon III . Plus tard, en raison de la participation française au Mexique, il a abandonné l'idée. 

Il affirmait tuer 50 élans par mois, 240 en moins d'un an, il aurait occis 800 grizzlis dans sa vie. Sans parler des Indiens...un vrai carnage !

Au début de 1888, le chasseur s'est tiré accidentellement une balle sous le genou. Sa jambe fut amputée et il mourrut de complications suite à cette opération.




Ce fauteuil réalisé en peau d’ours a été présenté par Seth Kinman offerte au président américain Andrew Johnson le 8 septembre 1865.

Sur ce fauteuil, en touchant une corde, les mâchoires du grizzli se prolongeaient et il claquait et grinçait des dents.

Chaise Kinmans pour le Président Lincoln




Kinmans Bar avec trois de ses fauteuils, 1889

Kinman et le gouverneur Rutherford B. Hayes le 18 Septembre 1876

Kinman pose avec son fusil, des cornes de wapitis, des pieds d'ours,un arc et des flèches, hache et des scalps.

samedi 8 décembre 2012

Ventriloque ou automatonophobique ?



La ventriloquie, du Latin venter = ventre et loqui = parler, est un art vocal qui a pour objectif de donner l'illusion de faire parler une autre personne, une marionnette, un objet ou bien un animal, à distance.

Selon Jean-Eugène Robert-Houdin, qui en parle dans son autobiographie concernant Comte, la «ventriloquie est la science de l'engastrimysme»( en Grec gaster = ventre + muthos = discours), puisqu'une grande partie du travail vient de l'utilisation du diaphragme.
Autrement dit, la respiration et le souffle sont des éléments prépondérants dans cette technique. La seconde difficulté réside dans l'immobilisation de la bouche. L'artiste doit apprendre à parler avec un mouvement imperceptible des lèvres. Le son naissant dans l'estomac, puis traversant les cordes vocales pour l'articulation.

C'est une technique qui a autrefois été utilisée pour distraire mais aussi pour faire croire que des statues ou des dieux parlaient. Des pythies l'ont certainement utilisé comme artifice métaphysique et spirituel.

S'il est des personnes que cet art fascine, d'autres sont atteintes d'automatonophobie (peur des ventriloques, mannequins, créatures animatronique, statues de cire). Personnellement j'ai toujours été fascinée par ces marionnettes à l'aspect souvent étrange et énigmatique mais je peux comprendre en regardant ces photos anciennes qu'un certain mystère se dégage de ses êtres inanimés qui ont ravi la vedette à bon nombre d'acteurs de cinéma dans des films d'horreur.













Dead Silence


"The Glass Eye" par Alfred Hitchcock

La célèbre marionnette à vélocipède de Saw