mardi 28 février 2012

De la mode, à la femme de carton avec Sigmund Freud et Christian Tagliavini


Christian Tagliavini est italo-suisse, il vit en Suisse et travaille en tant que graphiste et photographe.
Ses compositions de photos nous plongent au coeur de scénarios qui nous font voyager du XVIème au XXIème siècles tout en laissant une grande place aux rêves.

Sa série "1503", est une représentation postmoderne des figures féminines et masculines  pendant la période de la Renaissance. Vêtements et langage corporel reflètent l'influence historique, alors que le détail des formes divulgue des attitudes actuelles.





Incursion au pays des rêves avec les personnages de cette série intitulée "Dame di cartone", ensemble qui s'avère être un hommage insolite à l'histoire de la mode.







"Dans l'attente de Freud"....est une série qui parle d'elle-même,  les clichés de cette histoire sont destines à se prolonger dans l’imaginaire du spectateur.



"Il faut avoir l’humilité de refouler ses sympathies et antipathies si l’on veut connaître la réalité des choses de ce monde."  (Sigmund Freud)




"Cromophobia" : La famille : père et mère....et toujours l'exploration de la psychologie humaine.


"Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c’est à l’aide des mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu’un orateur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et décisions. Les mots provoquent des émotions et constituent pour les hommes le moyen général de s’influencer réciproquement." (Sigmund Freud)


La Fête des Mères

Mrs Maggie

Dad

lundi 27 février 2012

Tristesse de la Lune avec Baudelaire et Dennis Sibeijn


Dennis Sibeijn est un hollandais de 33 ans spécialisé en photo-montage.
Si ses sujets sont variés, nous retrouvons toujours à la base, la mort ou l'horreur.
L'artiste utilise ses propres photos pour ses montages ainsi que des textures et des éléments 3D eux aussi personnellement créés.

Le site de l'artiste : http://www.damnengine.net/#axzz1naDb9MW5

Tristesse de la Lune par Charles Baudelaire

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.







dimanche 26 février 2012

Entre femmes, philosophes et allégories - la Vérité est au fond du Puits....

La Vérité est au fond du puits, par Gérôme

Cette fois, je partage un peu de ma passion pour les allégories...Devant l'étendue de ce sujet, mon choix s'est porté sur des peintures qui ne présentent qu'un ou deux personnages.

« Nous ne connaissons en réalité rien de certain, mais seulement ce qui change selon la disposition de notre corps, et selon ce qui pénètre en lui ou ce qui lui résiste.
Il a été démontré qu’en réalité nous ne savons pas ce que chaque chose est ou n’est pas. […] Il est impossible de connaître la nature réelle de chaque chose. » (Cité par Sextus Empiricus, Contre les professeurs, VII, 135))
"En réalité, nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits.", nous dit Démocrite dans sa phrase célèbre.
Un discours proche de la démarche du chercheur, toujours critique, se tenant prudemment à l'écart des Certitudes et des Vérités révélées.


La Vérité par Gérôme

"La Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l'humanité", par Gérôme, 1896 

La Vérité sortant du puits, par Edouard Debat-Ponsan

La Vérité, par Jules-Joseph Lefebvre

Gravure du XVIIIème (Anonyme)

Allégorie de la Tentation

Madame Satan n'est pas vraiment considérée en art comme une allégorie, c'est une fantaisie de ma part que de vous la présenter comme telle !
Madame Satan : séduction par George Achille-Fould. Le sourire tentateur de cette femme fatale, version 1900, incarne rien moins que le mal absolu. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences…

"Allégorie de la Fortune", par Andrea Previtali, vers 1490.

Dans ce tableau, la Harpie a les yeux couverts d'un bandeau et tient un pichet dans chacune de ses mains, allégorie de la fortune changeante.

Allégorie de la Victoire, par Mathieu-Le-Nain, 1635

Ailes déployées, casque emplumé, palme, draperie volante, la Victoire foule au pied un personnage féminin dont les jambes se terminent en queue de serpent qui pourraît être la Tromperie, l'Intrigue ou la Rébellion.

Allégorie de la Nuit, par William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) 

Allégorie de l'Histoire, "Historia", par  Nikolaos Gysis (1892).

Ci-dessous une composition nettement marquée par l’allégorie de la caverne de Platon. A droite, en contrebas, un homme s’affaire autour d’un feu qui éclaire faiblement la pièce. L’escalier central, en spirale, reprend la "montée rude et escarpée" du texte de Platon, qui permet de sortir de la caverne ; on y devine une femme dans la pénombre. A gauche et un peu plus en hauteur, le philosophe, bien éclairé par la lumière du soleil, symbolise celui qui a vu la vérité et qui regarde, blasé, le sol.

"Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos. « C'est à nous qu'ils sont pareils ! 
Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?"


Rembrandt, Philosophe en méditation (1632), Musée du Louvre

vendredi 24 février 2012

Monstres et ténèbres avec Mark Prent



Mark Prent est né en Pologne en 1947. Sculpteur et performers canadien, il vit actuellement aux Etats-Unis.
Ses oeuvres troublantes et inquiétantes sont connues pour leur réalisme, à tel point que lors d'une exposition en 1972, il fut inculpé pour avoir exposé des sculptures considérées comme choquantes, il s'agissait d'un comptoir de boucher où pendaient des parties de corps humains.



"Aujourd’hui les monstres sont l’ombre  portée par une monstruosité  cachée. De  tout temps, le monstrueux a incorporé  l’Autre, le Mal, le Désir. C’ est le  retour de  l’ailleurs au plus proche, de l’altérité au plus intime, ... dans l’effacement des distinctions sexuelles, culturelles, ... qui  constituent l’individu. Mais en même temps il l’inscrit dans le proche  pour le dire  ailleurs, — il révèle  combien les frontières  entre le proche et le  lointain, le familier et l’étrange,  sont arbitraires et  mouvantes. Il révèle que ces frontières peuvent être effacées, que toutes les différences peuvent  être gommées, que l’individu peut  être construit  autrement selon  une stratégie  de survie  erratique. Comme si  l’être humain aurait pu  prendre forme  autrement. Comme si  l’être humain  prenait  effectivement  forme autrement : alors nous devenons tous monstrueux, nous entrons dans une subjectivité sans repères" (Les monstres normaux de Mark Prent - Spirale 167, juillet-août 1999).


"L'oeuvre de Mark Prent a souvent été définie comme étant digne d'un musée de cire, d'un cirque ou encore d'un hospice. On pourrait sans doute affirmer la même chose pour une grande partie de l'art actuel autant
que pour une part de l'histoire de l'humanité. Il serait intéressant que le public puisse se démontrer aussi prompt à critiquer et à condamner la morbidité, la cruauté et le monstrueux qui font partie intégrante de notre
vie quotidienne. Mais l'oeuvre de Mark Prent, par sa monstruosité, demeure aussi authentique et artistique qu'une oeuvre définie selon les paramètres du «beau», même si elle représente une partie douloureuse de
notre réalité."

Le site de l'artiste : http://www.markprent.com/







jeudi 23 février 2012

Entre art,psychanalyse et exorcisme avec Tim French



Tim French utilise réalise des oeuvres à la peinture à l'huile et termine celles-ci par une technique de vitrage et frottis.
Couleurs et détails contribuent à nous plonger dans un univers surréaliste agrémenté de touches de pop-art.


"Mes illustrations représentent un examen des aspects sombres de ma personnalité. Pour moi, la création artistique n'a jamais été un choix, mais plutôt un catharsis, ou un besoin psychologique de purger le contenu de mon esprit.
 Tout comme les surréalistes, j'utilise des images de rêves afin de  mettre en avant les aspects irrationnels et parfois dangereux de ma personnalité, mais, contrairement aux surréalistes, mon but est d'examiner, de comprendre et d'intégrer les aspects positifs rationnels et irrationnels de ma personnalité." (Tim French)