lundi 15 janvier 2018

Déboires chez les fantômes avec Édouard Buguet

L'esprit de l'empereur Napoléon III apparait à l'impératrice Eugénie en deuil.

À la mort d’Allan Kardec le mouvement spirite est en perte de vitesse. Afin de raviver celui-ci, les dirigeants du mouvement souhaitent allier cette croyance à la science.

À partir de 1871, afin de stimuler de nouveaux émules, la Revue spirite consacre à Édouard Buguet de nombreux articles le présentant comme un photographe-médium capable de faire apparaître sur un cliché le spectre ou le fantôme de la personne auquel le sujet aura le plus fortement pensé au moment de la prise du cliché.

Tout en continuant à exercer à Montmartre son activité première, Buguet réalise une cinquantaine de portraits spirites par mois. Mais très vite, la fraude est soupçonnée. À partir de 1874, Buguet est surveillé par la préfecture de police qui établit une fiche.

Un agent de la préfecture, Guillaume Lombard, se présente anonymement chez Buguet, au 5 boulevard Montmartre, le 22 avril 1875 pour lui demander une photographie spirite. La supercherie est démasquée. En fait, Buguet plaçait dans son appareil une plaque déjà impressionnée d'un sujet ou d'une poupée en mouvement ou insuffisamment exposé (à l'époque les temps de pause étaient très longs). Arrêté, Buguet passe aux aveux rapidement.

Buguet et le rédacteur en chef de la Revue spirite sont jugés pour escroquerie le 16 et 17 juillet 1875. Le procès fait grand bruit provoquant une mini affaire entre les anti-spirites qui rigolent et les partisans du spiritisme qui crient à la machination. D'autant plus que peu de plaintes sont déposées ; la plupart des personnes photographiées affirment reconnaître les fantômes, d'autres ont peur de voir leur nom rendu public, enfin la plupart refusent d'admettre s'être fait escroquer.

Buguet va finalement se déclarer "photographe anti-spirite" continuant de proposer les mêmes clichés mais sous forme de canulars avérés.




Crâne dAltotas et son représentant Buguet fils 






samedi 13 janvier 2018

L'univers mystérieux de Natalia Smirnova


Natalia Smirnova vit isolée à Saint-Pétersbourg. Son art renvoie à des contes mystérieux et légendaires et à des manuscrits médiévaux tels l'Enfer de Dante ou la Bible. Il illustre l'évocation d'événements spirituels, d'esprits fantomatiques et de visions sombres et éthérées.

La palette de son portfolio est principalement composée de tons sépia et noir et blanc. Son coup de pinceau a une douce tendresse raffinée. Jetant un coup d'œil sur les ombres les plus sombres et les forêts magiques, ses apparitions se matérialisent en anges ailés, en habitations solitaires, en fantômes, en navires volants, en démons, en fées et en figures saintes. 



















samedi 6 janvier 2018

La Newberry Library de Chicago et ses livres de sorcellerie ancienne


Avec plus de 80.000 documents, la Newberry Library de Chicago dispose d’un fonds appréciable.  Dans ses collections, la librairie détient des ouvrages rares et anciens, qui auraient certainement scandalisé l'establishment religieux de l’époque.

Certains ouvrages parlent en effet de magie, de sorcellerie, et livrent des sortilèges à ne pas mettre dans des mains profanes. Cependant, faute de traducteurs,  la bibliothèque avait mis en ligne l'été dernier, les pages numérisées de trois livres :  "The Book of Magical Charms", the "Commonplace Book" et "Cases of Conscience Concerning Witchcraft". Aide est demandée à toute personne qui pourrait les aider à mieux comprendre les rituels et les recettes conservées dans ces ouvrages anciens.

Outre l'aspect magique et ésotériques, ces livres restent très importants car ils  reflètent l’évolution de l’approche religieuse et mystique entre 1450 et 1700 en Europe.

Les experts ont compris que "The Book of Magical Charms" - écrit par deux sorcières anonymes (probablement) en Angleterre dans les années 1600 - contient des sorts pour tricher aux dés, soulager les crampes menstruelles et parler avec les esprits.

Increase Mather, le ministre puritain qui a présidé les procès des sorcières de Salem, a écrit "Case of Conscience Concerning Witchcraft" défendant les exécutions tout en critiquant l'admission de la "preuve spectrale" par la cour (il suffisait au témoin de déclarer avoir vu une sorcière dans une vision ou un rêve.)

Le troisième texte, "The Commonplace Book", est une liste de questions religieuses et morales, avec des passages d'auteurs chrétiens célèbres. La bibliothèque croit que plusieurs auteurs ont contribué à l'élaboration de cet ouvrage.

Instructions sur la façon de parler avec les esprits de "The Book of Magical Charms."

Un sortilège pour aider le saignement du nez et les crampes de "The Book of Magical Charms."

Comment traiter un mal de dent

Une description des procès de Sorcière de Salem. Un texte de Increase Mather auteur de "Case of Conscience Concerning Witchcraft" était disponible pour la transcription.