jeudi 8 septembre 2011

Entre Faust et Méphistophélès


Héros d'innombrables œuvres littéraires, musicales, plastiques et cinématographiques.
Il serait issu d'un humaniste allemand du début du XVIe s. L'imagination populaire (Historia von Dr. Johann Fausten, 1587) donna très vite au personnage une dimension mythique (Faust vend son âme au diable en échange du savoir et des biens terrestres), bientôt fixée par la pièce de Christopher Marlowe (composée entre 1588 et 1593) et le théâtre forain allemand. Les écrivains s'emparèrent du personnage pour en faire le symbole de la connaissance dévoyée, le héros ambitieux de la conquête du savoir contre les puissances obscures (Lessing, Klinger) ou le porte-parole de leurs angoisses et de leurs fantasmes (Chamisso, Lenau). Le Faust de Goethe donne une vision panoramique de la légende, qui consacre celle-ci comme le grand mythe national allemand jusqu'au Doktor Faustus (1947) de Thomas Mann. Vu à travers l'opposition essentielle des séductions de la vie et du dégoût de l'être (Valéry, Mon Faust, 1941-1945) ou les parcours multipliés d'une œuvre « mobile » (Michel Butor et Henri Pousseur, Votre Faust, 1963), le personnage de Faust apparaît surtout, comme celui de Don Juan, comme un matériau malléable dans lequel chacun peut façonner son mythe personnel.






Je suis, dit Méphistophélès, « l'esprit qui toujours nie; et c'est avec justice, car tout ce qui existe est digne d'être détruit; il serait donc mieux que rien n'existât. Ainsi, tout ce que vous nommez péché, destruction, bref, ce qu'on entend par mal, voilà mon élément» (trad. Gérard de Nerval).




"Méprise seulement la raison et la science, arme suprême de l'homme, laisse-toi conforter par les fantasmes et les charmes de l'Esprit de mensonge. Ainsi je t'aurai sans rémission ! Le destin lui a donné un esprit indomptable, sans cesse jeté vers l'avant, et dont l'ambition prématurée enjambe les joies de la terre. Je vais le traîner dans la vie sans contrainte, par la plus plate des platitudes ; il va frétiller, se roidir, s'attacher ; et son appétit insatiable verra paraître devant ses lèvres avides aliments et breuvages ; il demandera pour lui vainement, humblement, un réconfort ; et même s'il ne s'était livré au Diable, il devrait sombrer dans la perdition." (Méphistophélès)


"N'aurais-tu pas besoin d'un manche à balai? Quant à moi, je voudrais bien avoir le bouc le plus solide... dans ce chemin, nous sommes encore loin du but."(Faust - Méphistophélès)