mardi 4 janvier 2011

MAX ERNST

"Telle est la vocation de l'homme: se délivrer de sa cécité."(Max Ernst)




"C'est en se débarrassant de son opacité que l'univers se fond dans l'homme."(Max Ernst)




Max Ernst par Paul Eluard

    Dévoré par les plumes et soumis à la mer,
    Des oiseaux de la liberté
    Il a laissé passer son ombre dans le vol.
    Il a laissé
    La rampe à ceux qui tombent sous la pluie

    Il a laissé leur toit à tous ceux qui se vérifient.
    Son corps était en ordre,
    Le corps des autres est venu disperser
    Cette ordonnance qu’il tenait
    De la première empreinte de son sang sur terre.

    Ses yeux sont dans un mur
    Et son visage est leur lourde parure.
    Un mensonge de plus du jour,
    Une nuit de plus, il n’y a plus d’aveugles.


"La pratique du collage en peinture, initiée par Braque et Picasso puis généralisée par Max Ernst , a fait l’objet de relevés méticuleux de la part d’Aragon, très tôt attentif à ce débat capital pour l’art du XXe siècle, “qui était aussi mon débat, celui de l’intrusion de la réalité dans la représentation peinte”. Le collage formente un dialogue ou un choc entre deux composantes hétérogènes de l’œuvre ; il lui permet de souligner que le réalisme n’est pas cette représentation calme ou mimétique qu’on brocarde à l’envi, mais une interrogation portée sur les échelles de la figure et du discours, qui vont de l’expression-manifestation de la chose même (la présence réelle du papier-journal ou de la boîte d’allumettes sur la toile) jusqu’à leur figuration abstraite."

En 1966, il réalise un jeu d'échecs en verre sur un échiquier géant de cinq mètres de côté, qu'il baptise " "L’Immortel", une œuvre conçue sur les quarante-cinq déplacements de pièces d’une partie d’échecs.


Chaque coup offre une lecture nouvelle par le jeu des formes des pièces, tantôt s’opposant, tantôt offrant de nouvelles perspectives, tantôt créant des formes répétitives.
Sa création géante en verre, par les effets de transparence ou de miroir, transcende cette œuvre en multipliant à l’infini les angles de visions et les jeux de lumière.

Comme le dit si bien Verdet, le poète complice de Picasso:
« Le jeu d’échec de Max Ernst est devenu un chef d’œuvre d’ensorcelante magie, digne d’un palais maya ou de la demeure d’un pharaon. »
"On n'est pas certain de vivre dans le sens de celui qui nous est coutumier. Peut-être, dans ce cas, nos rêves ne sont-ils que des souvenirs."(Max Ernst)

"Le hasard est le maître de l'humour."(Max Ernst)

"L'identité sera convulsive ou ne sera pas."(Max Ernst)