Détail d'un objet trouvé dans la tombe d'un grand-Prêtre
La culture moche (parfois appelée mochica) est une culture précolombienne qui s'est étendue tout au long de la côte nord péruvienne, à peu près entre l'an 100 et l'an 700 après J.C. Elle était contemporaine de la culture Nazca qui occupait la côte sud péruvienne, se situant chronologiquement entre l'ère Chavín (horizon ancien) et l'ère Chimú.
La céramique mochica, une des plus belles du Pérou préhispanique, puise son inspiration dans le monde naturel et représente, par le modelage ou la peinture, dans une gamme exclusivement bichrome (brun-rouge et crème), l'environnement — paysages, animaux, plantes — et les hommes dans leurs diverses activités. Cependant, la liberté d'expression et l'apparente banalité des images masquent un système iconographique à caractère religieux, étroitement codifié et consacré à une gamme réduite de sujets, à tel point que l'on a pu parler d'un véritable « langage », sorte de vocabulaire esthétique soumis à une syntaxe précise. Aux reproductions de l'univers réel se mêlent des créatures hybrides combinant des traits humains zoomorphes et phytomorphes.
Ai-apaec
Le centre religieux était la huaca de la Luna, où les prêtres et le seigneur effectuaient toutes sortes de cérémonies. Le principal dieu se nommait Ai-apaec, Créateur mais aussi "décapiteur" (El Degollador en espagnol), que l'on trouve représenté sur de nombreuses céramiques et fresques de temples. Étrangement certains Dieux sont dépeints comme étant des vampires, d'autres prennent la forme d'une araignée, ou encore d'une créature ailée ou d'un monstre marin. Lorsque le corps est entièrement représenté, on le voit toujours tenant dans une main un couteau, et de l'autre une tête tenue par les cheveux. On pense qu'il s'agit d'allusions à des rituels de sacrifices humains pratiqués sur la huaca de la Luna. La réalité de ces sacrifices ne fait pas de doute, de nombreux ossements humains ayant été découverts au sommet de la huaca de la Luna.
Sur ce vase, un extrait de la “cérémonie du sacrifice “ Le personnage principal reçoit en offrande la coupe de sang.
Un autel sacrificiel de la culture mochica découvert aux environs de Trujillo
« L’autel donne sur un abîme, ce qui correspond aux représentations que les Mochicas faisaient sur leurs céramiques où ils mettaient en scène des décapitations avec des têtes tombant dans les précipices », a précisé Régulo Franco.
« Les cultures mochicas adoraient le Dieu de la montagne et apparemment les sacrifices se réalisaient durant le solstice d’été, au moment où l’eau descend de la montagne pour arroser les terres de culture ».