"600 years old sinners' hymn hidden in Hieronymus Bosch's painting The Garden of Earthly Delights"
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi pouvait ressembler l’enfer? Pire, quelle pouvait être l’ambiance sonore, voire musicale, des limbes? C’est ce que s’est attelé à faire Amelia, une étudiante de l’université chrétienne d’Oklahoma, après avoir découvert une partition de musique dans le tableau le plus célèbre de Jérôme Bosch, le Jardin des délices.
Très connue, la toile est aussi très énigmatique, tant les allégories y sont nombreuses. Divisée en trois tableaux, l’œuvre du peintre néerlandais fait se succéder Adam et Eve sur terre, un jardin (probablement l’Eden) où se mêlent des corps dévoilés, des courses de cerfs et des oisillons géants; et les damnés des enfers, en proie à la torture, au feu et aux tripotages zoophiles intempestifs.
Jusque-là, rien de très surprenant tant l’univers de l’artiste est saturé d’images sacrilèges et métaphoriques. Mais, plus étonnant, niché dans un coin du tableau, un pêcheur cul nu sert de pupitre à des hommes jouant de la harpe, suscitant le désir d’une créature mi-nonne mi-grenouille à la langue impudique et crantée. Sur son arrondi, des notes de musique, facilement reconnaissables si tant est qu’on ait quelques notions de solfège.
Intriguée, l’étudiante américaine se demande alors quel genre de musique Bosch pouvait-il bien fantasmer pour les enfers et décide d’en retranscrire les notes et de les enregistrer, avec ses quelques notions de chants grégoriens.
Pour le plaisir des yeux, voici le triptyque complet.
À gauche : l'Éden ; au centre : Enfants d'Adam et Ève ; à droite : l’Enfer.