Le « cercueil métallique » de Fisk : l’invention qui voulait vaincre la mort
Au XIXᵉ siècle, alors que les épidémies et la peur de la putréfaction hantent les esprits, un inventeur américain du nom de Almon Brown Strowger Fisk imagine une solution révolutionnaire : un cercueil hermétique en métal, censé préserver les corps de la décomposition et leur conférer une forme d’éternité.
Fabriqué en cuivre ou en zinc, moulé pour épouser la forme du défunt, le « cercueil métallique de Fisk » se refermait grâce à un système de joints et de vis garantissant une étanchéité presque totale. Il pouvait même être muni d’une vitre ovale, permettant de contempler le visage du disparu sans briser le sceau.
Cette innovation fascinait autant qu’elle troublait : entre symbole de progrès scientifique et fantasme d’immortalité, elle soulevait de nombreuses questions sur la place du corps après la mort.
Utilisé notamment durant les épidémies de choléra et pour le rapatriement de dépouilles, le cercueil de Fisk était réservé aux familles aisées, séduites par sa promesse de conservation éternelle. Aujourd’hui, il est devenu un objet de collection rare, à la croisée de l’histoire funéraire et de l’imaginaire gothique — un témoignage étrange du XIXᵉ siècle, où science et spiritualité cherchaient ensemble à repousser les limites de la mort.




