"Pourquoi ai-je choisi la photo ? C’est que son côté magique m’a toujours fascinée. Que l’on puisse, en appuyant sur un bouton, immobiliser le temps, cet éternel ennemi de l’homme, sa perpétuelle angoisse, enfin avoir le temps à notre merci…C’était un petit bout d’éternité, quoi ! Dans cette lutte entre l’homme et le temps, l’homme était enfin un petit peu vainqueur." (Denise Bellon)
Denise Bellon (1902-1999), pionnière de la photographie française , passionnée par le surréalisme, a réalisé des reportages en Albanie, au Maroc, en Tunisie, en Finlande, et a sillonné l’Afrique-Occidentale française.
Avec Paul Eluard
Son chemin a croisé celui de beaucoup de créateurs dans tous les domaines, privilégiant la photographie humaniste. À travers quarante ans de photographie, le regard vagabond de Denise Bellon a appréhendé l’histoire de son siècle.
Avec Dali....
A Paris, sur les quais de la la station de métro Saint-Germaindes- Prés, l’exposition Denise Bellon – Regards d’artistes présente une centaine de portraits d’artistes que la photographe a réalisés dans le Paris intellectuel et artistique d’avant et après-guerre.
Les regards de Dali et Prévert croisent ceux de Miro, Giono, Miller, Breton, Beauvoir, Bousquet et beaucoup d’autres, à travers l’oeil et la sensibilité de la photographe.
Elle effectua également de nombreux reportages et voyages à l’étranger (Tunisie, Egypte avec les Delteil et le couple Henri Miller-Eve McClure...), Denise Bellon photographie toutes les grandes expositions du surréalisme : 1938, 1947, 1959, 1965.
Elle est notamment célèbre pour avoir photographié l’Exposition internationale du surréalisme à la galerie des beaux-arts de Paris en janvier 1938 : Marcel Duchamp y avait été intronisé "Générateur-Arbitre" par André Breton (Dali et Max Ernst étaient "Conseillers spéciaux" et Man Ray, "Maître des lumières").
Mannequin recouvert d'escargots vivants
Il y avait conçu une grotte faite de 1200 sacs à charbon vides éclairés par un brasero. Seize mannequins, habillés par un artiste, se tenaient dans le corridor d’entrée. Ce sont eux - ou elles, les mannequins jouant de l’équivoque entre féminin et masculin - que Denise Bellon a photographiés. Dans cette petite exposition, sont parallèlement présentées des images faites par la même artiste, en 1946, dans une fabrique de bas nylon.
Jean Benoît en costume nécrophile