"Un Chien Andalou" est un court-métrage muet surréaliste de 16 minutes, réalisé en noir et blanc par Luis Buñuel, en 1929.
Oeuvre issue de la complicité de deux génies qu'étaient Luis Bunuel et Salvador Dali ; "Un Chien Andalou", dont le scénario fut écrit en six jours fut travaillé sur le mode du cadavre exquis.
" Nous travaillions en accueillant les premières images qui nous venaient à l'esprit et nous rejetions systématiquement tout ce qui pouvait venir de la culture ou l'éducation. Il fallait que ce soient des images qui nous surprennent et qui soient acceptées par tous les deux sans discussion » (Luis Bunuel)
Bijou de l'art surréaliste et du cinéma en général, dès les premières images nous plongeons au coeur de l'imaginaire en observant Luis Bunuel qui sur un air de tango argentin, s'apprête à découper l'oeil d'une femme avec un rasoir, mais j'arrête là mes explications, car comme le disait Luis Buñuel "il est absurde de soulever des explications à "Un chien andalou", car le court-métrage n'est qu'une expression d'émotions. Il ne faut pas donc trouver des messages rationnels dans une oeuvre irrationnelle."
« En arrivant chez Dalí, à Figueras, invité à passer quelques jours, je lui racontais que j'avais rêvé, peu de temps auparavant, d'un nuage effilé coupant la lune et d'une lame de rasoir fendant un œil. De son côté il me raconta qu'il venait de voir en rêve, la nuit précédente, une main pleine de fourmis. Il ajouta : "et si nous faisions un film, en partant de ça ?" » (Luis Bunuel)
Les fourmis sont omniprésentes dans l'oeuvre de Dalí, mais à la différence des mouches qu'il aimait, il craignait les fourmis car elles étaient pour lui un symbole de la mort ; petit, il a vu des fourmis dévorant un lézard mort.
Il expliquera que durant son adolescence, il observait des fourmis illuminées par des gouttes phosphorescentes lors des rites « de l'exorcisme de la mort ».
Salvador Dalí publie en 1928 "L'âne pourri",, un ouvrage surréaliste où il donne les bases de sa méthode « paranoïaque-critique ». ;
"C'est une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basé sur l'association interprétative-critique des phénomènes délirants... Il s'agit d'un traitement qui procède à l'interprétation systématique de la matière expérimentale qui a une tendance narcissique à s'isoler." (Salvador Dali)
"Dali et moi, en travaillant sur le scénario d’Un chien andalou, nous pratiquions une sorte d’écriture automatique, nous étions surréalistes sans l’étiquette" (Luis Bunuel)
En 1961, sort une nouvelle version accompagnée de tango argentin et d'extraits de Tristan et Iseult de Wagner, sous la direction de Carl Bamberger. En 1983 sort une troisième version, dont la musique est cette fois composée spécialement par Mauricio Kagel.