samedi 7 mai 2011

"Inauguration Of The Pleasure Dome" de Kenneth Anger à Aleister Crowley

Film expérimental de 38 minutes, dont on peut dire qu'il est la visitation démoniaque de l’emphase hollywoodienne.
Anaïs Nin
Ce film nous plonge dans la découverte de nombreux rituels occultes.
Anaïs Nin, la muse d’Henry Miller, prend la place d’Yvonne Maquis dans le rôle d’une Pythie sensuelle. A mi-chemin entre le Dante’s Inferno de Lachman et Le Cabinet du Docteur Caligari, le rite sacré et le pastiche d’opérette, Anger précise de plus en plus ses visions.

On y distingue les leitmotiv qui traverseront toute sa filmographie (Eros & Thanatos, l’hédonisme, le travestissement, la figure de l’ange et du démon, le personnage albinos, le pentagramme satanique, les symboles alchimiques et astronomiques, les masques rituels…), théâtralisés dans des surimpressions d’une beauté hypnotique.

"Lord Shiva se réveille. Une réunion de theurgistes sous l'apparence de personnages de la mythologie : une mascarade magique où Pan est la récompense. Le vin d'Hecate est versé et la coupe de Pan empoisonnée par Shiva. Kali bénit l'assemblée pendant qu'un rite bacchique se déroule."
Le film....


Tous les films de Kenneth Anger baignent dans l'occultisme, que le réalisateur découvre au milieu des années 50 à travers les œuvres de l'Anglais Aleister Crowley, fondateur du satanisme moderne. Kenneth Anger apparaît souvent dans ses propres films déguisé en prêtre occulte.



"L'idée de réduire le monde à une iconographie personnelle, créant une vision talismanique de ce qu'on croit être la réalité a toujours été fascinante.

Kenneth Anger est un des magiciens inventeurs des médias modernes. Il travaille la lumière et le son pour créer une mythologie qui, au moins potentiellement, donne aux gens l'inspiration nécessaire pour réaliser qu'ils peuvent changer ce qu'ils voient. C'est pour ça qu'il est toujours autant d'actualité."



Aleister Crowley est aussi l'idole du guitariste de Led Zeppelin Jimmy Page, qui réalisera la BO inachevée du film d'Anger "Lucifer Rising", avant de truffer sa musique de références à la magie noire.