jeudi 2 février 2012

Portraits de femmes entre photographie et peinture avec Tiina Heiska



Tiina Heiska est née en 1959 à Helsinki, Finlande, où elle il vit et travaille. Elle est diplômée de l’Académie des Beaux Arts d'Helsinki, et de l’Université d’Art et Design, Helsinki, et présent dans les collections publiques de Helsinki City Art Museum, Amos Anderson Art Museum, Finnish State Art Collection.

"Drame, cinéma et photographie sont à la base de mon travail - le moment où le réel devient imaginaire, où l'imaginaire devient photographie, et où la photographie devient peinture m'intéresse. En ma peinture, je tends à accentuer cet aspect en recourant à des procédés photographiques, tels que lumière artificielle, mise au point et mouvements flous. Certains éléments de mes tableaux, chaussures, jupes, perruques et certaines parties du corps, sont dépeints en tant qu'objets transitoires, comme autant de fétiches, comblant les vides du réel.
Une sensation éprouvée, par le toucher d'une étoffe ou dans un lieu particulier, sont le point de départ de la plupart de mes tableaux. La nouvelle série 'Hotel' représente une chambre d'hôtel ordinaire, meublée d'un lit double garni d'une housse à volants. Une femme s’y trouve avec un homme.
Les séries de peintures renvoient à la construction d'un film ou d'un thriller érotique, pourtant la narration est fragmentée. Certaines scènes se présentent comme vues à travers une caméra de surveillance ; le couple dans la chambre n'a pas conscience d'être observé. Les oeuvres s'attachent à rendre toute la complexité de la scène : des moments d'intimité dans une chambre d'hôtel égarée, un œil extérieur qui vient s'immiscer dans cette intimité. La peinture se faisant voyeur." (Tiina Heiska)




"La femme des peintures de Tiina Heiska est lointaine, belle et désirable. Les vedettes féminines d’Hitchcock baignaient dans l’adoration des caméras, qui les transformaient en des archétypes glacés à la sexualité sublime. Tiina Heiska ne tente pas de reproduire le même effet, mais ses silhouettes sont tout aussi hors d’atteinte, indépendamment de leur aspect charnel. Les vêtements féminins chargés de symboles – bottes, talons aiguille, mini-jupes – sont des accessoires de travestis et nous ne voyons jamais entièrement les traits de cette femme ; elle les garde pour elle-même. Pour son observateur, elle représente une belle énigme, tout aussi fascinante que menaçante. Elle rappelle une identité dont on exigerait pérennité et vérité. La pérennité ne
peut toutefois jamais être atteinte et la mélancolie reste donc notre compagne à jamais" (Juha-Heikki Tihinen, Historien d'art)