mardi 12 octobre 2010

Fernand Khnopff, Péladan, le Sphinx et la Méduse

Brutishness
"Ni religieux, ni chrétien, ni mythologique, mais plutôt emblématique" (Edmond-Louis De Taeye).

Fernand Khnopff est un peintre, dessinateur et graveur symboliste belge né à Grembergen (Termonde) le 12 septembre 1858 et mort à Bruxelles le 21 novembre 1921.

Il grandit à Bruges, où son père est substitut du procureur du Roi. Cette enfance brugeoise marquera à jamais son oeuvre du sceau de la nostalgie et du regret d'une ville idéale.

A l'âge de huit ans il déménage à Bruxelles et y poursuit ses études, il y fait la connaissance de James Ensor et de Jean Delville.
Il est l'un des fondateurs du « Groupe des XX » en 1883.
                                      Requiem
Il fut également influencé par le courant préraphaélite, et plus particulièrement Edward Burne-Jones.
Sa soeur Marguerite fut sa première muse, ensuite il s'intéressa aux femmes parées de superbes chevelures rousses.

Deux types de femmes caractérisent son œuvre : la femme sphinx et la femme ange. Le regard des femmes dans ses tableaux est très important. C'est un regard vide qui évoque la mort, un regard qui évoque un autre monde. Ses compositions emplies de mystère, où règnent des femmes inaccessibles, entourées d'objets chargés de symboles ou plongées dans une profonde rêverie, s'imposèrent d'emblée comme l'incarnation du nouveau courant pictural.

                                                Istar (Frontispice pour Joséphin Péladan)
Khnopff participe aux premiers Salons Rose+Croix en 1892 à Paris, celles-ci étaient dirigées par le Sar Péladan qui voulait promouvoir l'idéalisme et une certaine mystique ésotérique dans l'art et "la ruine du réalisme" . Il crée les frontispices de la plupart des oeuvres du mage rosicrucien.
Khnopff et Péladan sont devenus complices dès 1884, alors que Péladan était à la recherche d'artistes pour illustrer ses oeuvres.

Des Caresses ou l'Art ou le Sphinx.

Voici une description du tableau qui était exposé au Salon de la Rose-Croix,"Une femme très sphinge, superbe de formes, un grave adolescent aux gestes de mystère". En 1886, la presse se refère à un intéressant symbole de la lutte entre le désir de la domination terrestre et celui de l'abandon de la volupté. Le premier est incarné par le porteur d'un sceptre à double ailette, comme un caducée, sceptre qui intervient comme un symbole de la Rose-Croix dans un dessin de Knoopff. Le deuxième est incarné par une femme-guépard, la
séductrice. Peut-être faut-il remonter à Péladan et à son incessant duel entre l'Amour et la Pensée.
La Méduse endormie.

Etrange assimilation entre la gorgone et un oiseau dont le plumage semble être celui d'un aigle. L'aigle animal solitaire, est devenu ici un oiseau nocturne, nouvelle incarnation de la solitude souveraine, dédaigneuse même de toute proie.


 Le sang de la Méduse.