vendredi 22 octobre 2010

Harry Houdini, entre spiritisme et magie

C'est à Budapest en Hongrie, que naquit le 24 mars 1874 le plus extraordinaire magicien de notre temps, fils de rabbin, il émigre avec sa famille dans le Wisconsin, il mourra le 31 octobre 1926 à Detroit dans le Michigan.

 Héritant d'un livre qui s'avère être les mémoires de Robert Houdin, Ehrich adopte son style et prend le nom de Houdini pour la gloire, et transforme son prénom, Ehrie, en Harry.
 Il commence sa carrière comme magicien dans les foires, accompagné de son frère Théodore, et c'est à cette époque qu'il écrit The Unmasking of Robert-Houdin (Robert-Houdin démasqué) où, comme le faisait Robert-Houdin avant lui, il dénonce la supercherie à la base de la prestidigitation, cet art de la magie des temps modernes.

En 1893, il rencontre sa femme Béatrice Raymond, qu'il surnomme Bessis. Elle rejoint le duo Houdini et ils se marient la même année.
Ses meilleurs tours consistent à s'évader d'une malle remplie d'eau, fermée et enchaînée, ou d'un bidon en métal.

Voici la description de l'évasion la plus extraordinaire de sa carrière : "La Chambre aux Tortures". On remplissait d'eau un coffre de bois, qui avait été examiné auparavant, les côtés de ce coffre étaient faits de verre et à l'intérieur, on plaçait une cage de métal. Houdini, les chevilles emprisonnées dans une plaque de métal, était descendu la tête en bas, à l'intérieur de la cage. Le haut de la cage était verrouillé et un rideau placé autour du coffre. La mise en scène dramatique amenait le public au comble de la tension. Des assistants se tenaient aux quatre coins du coffre (en cas d'urgence !), tandis que les musiciens jouaient un hymne incantatoire. Deux minutes plus tard, le public accroché au bord de leurs sièges, était soulagé de voir apparaître sur scène Houdini, mouillé mais sain et sauf.

Houdini présenta également durant tous ses spectacles le célèbre tour de la Malle des Indes.  Il se faisait ligoter dans un sac et enfermer dans une malle cadenassée et entourée de cordes. Son assistante, bien souvent Madame Houdini, tendait un rideau devant la malle. En quelques secondes, Houdini se libérait et repoussait le rideau : il s'était débarrassé de ses liens et c'était Madame Houdini qu'on retrouvait dans la malle, aussi étroitement ligotée qu'il l'avait été quelques instants auparavant !
Au moment où naît le spiritisme, il cherche à démasquer les faux médiums en parcourant le pays. D'autres scientifiques s'intéressent aussi de très près aux médiums, comme l'American Society for Psychical Research, ou Pierre et Marie Curie, mais il ne rend visite qu'à ceux soupçonnés d'imposture pour tenter de les démasquer.

Cette activité lui coûte l'amitié de Sir Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes. Après la mort de sa femme et de certains de ses proches, Conan Doyle s'était mis à croire au spiritisme. Il croyait ainsi que Houdini possédait de véritables pouvoirs paranormaux, qu'il utilisait pour bloquer ceux des médiums qu'il confondait.
Pour Houdini, le seul objectif de la pratique du spiritisme, même s'il n'y parvint jamais, est d'entrer en contact avec l'esprit de sa mère disparue en 1920, seule preuve pour lui que ces phénomènes psychiques puissent exister.
Il a déclaré : « Je crois fermement, et cette croyance est fondée sur des recherches, des observations, et, en partie, sur mon expérience personnelle, que d'une quelconque manière, ailleurs et à une autre époque, nous revenons sous une autre forme humaine pour poursuivre notre tâche dans une autre vie, peut-être plusieurs autres vies, jusqu'à ce que quelque étrange destin ait trouvé son aboutissement. »


Cette méthode lui permet néanmoins d'accroître sa notoriété. Il garde secrètes ses meilleures astuces mais prend le soin de montrer qu'il y a toujours un truc dans ses tours, accessibles au commun des mortels, tout en recommandant au public non entraîné de ne pas les tenter vu le danger qu'ils représentent.
En 1926, il se rend à Montréal. Houdini avait l'habitude de demander à quelqu'un dans le public de lui infliger un coup de poing dans le ventre, pour prouver qu'il était invincible. Mais au cours de ce spectacle, la personne choisie le prend par surprise : elle le frappe avant qu'il ne soit prêt.
Quelques jours plus tard, il décède à 52 ans, le jour d'Halloween, à Detroit, d'une péritonite consécutive à la rupture de l'appendice.
Il faut aussi signaler qu'Houdini fut initié, en tant que franc-maçon, en 1923 à St. Cecil Lodge, New York City.

Un de ses descendants (en lien avec les auteurs d'une biographie controversée d'Houdini) a réclamé le lundi 26 mars 2007 à la justice américaine une exhumation, pour faire pratiquer une autopsie et tordre le cou, ou pas, à la rumeur qui court toujours selon laquelle le magicien aurait été assassiné.
Il laisse à sa mort l'une des plus grandes collections de livres sur la magie à la Bibliothèque du Congrès.
Houdini publia de nombreux livres durant sa carrière (dont certains furent écrits par son ami Walter Brown Gibson, le créateur de The Shadow) :
- The Right Way to Do Wrong (1906)
- Handcuff Secrets (1907)
- The Unmasking of Robert Houdin (1908)
- Magical Rope Ties and Escapes (1920)
- Miracle Mongers and their Methods (1920)
- Houdini's Paper Magic (1921)
- A Magician Among the Spirits (1924)
- Prisonnier des pharaons (Imprisoned with the Pharaohs/Under the Pyramids,   1924) avec Howard Phillips Lovecraft.

Harry Houdini le Roi de l'évasion sur youtube