vendredi 15 octobre 2010

Paul Delvaux, les femmes mystérieuses et les gares.


"Balancé entre la sensualité et le respect, j'ai peint des femmes qui sont une sorte de compromis entre Eve et la Vierge Marie. Elles sont vertueuses jusque dans leur impudeur" (Paul Delvaux)


Paul Delvaux, né le 23 septembre 1897 à Antheit, Belgique et mort le 20 juillet 1994 à Furnes, était un peintre post-impressionniste, expressionniste puis surréaliste belge.

Est-ce que son éducation dispensée par un milieu familial féminin a contribué à lui donner une certaine crainte des femmes ? Dans tous les cas on peut remarquer qu'elles représentent à ses yeux des personnages mystérieux.


Au début des années 1930, Delvaux découvre à la Foire du Midi de Bruxelles une baraque foraine, le musée Spitzner, qui va profondément le marquer. Ce sordide cabinet de curiosités, où sont exposées des malformations congénitales, contient également une étrange poupée de femme. Delvaux en fera la Vénus Spitzner, figure de femme endormie, thème récurrent dans son travail.


Mais c'est également la découverte des œuvres de James Ensor et De Chirico en 1934 qui le perturbe par ses anachronismes, le sentiment d'étrangeté et de mystère ; cette rencontre le conduira sur le chemin de l'imaginaire et du rêve.
L'inconscient et la sexualité irradient les tableaux de Delvaux d'une lumière lunaire, la femme est omniprésente dans ses oeuvres, sorte de synthèse entre l'Eve charnelle et la Vierge, nue et fantomatique.

Même si ces peintures dégagent un érotisme certain, la nudité est souvent utilisée pour appuyer sur l'atmosphère étrange, ainsi avec "La Place Publique", on peut constater l'indifférence du bourgeois lisant son journal.


Le climat est créé par le décor, avec des anachronismes contribuant à l'Atemporalité et à l'Intemporalité, nous apercevons des décors antiques, des temples et des gares, certains diront pourquoi des gares ? Il répondait que simplement il les trouvait beaux.
Nous retrouvons également la mort, le squelette, l'homme au chapeau melon.


Le village de Saint-Idesbald dans la commune flamande de Coxyde, sur la côte belge où il a vécu longuement depuis 1945, lui a consacré un musée depuis 1982. Si vous passez par là, je vous le conseille.

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